Assassinat des agents de la BSAP et bavures policières : l’OPC écrit au Haut-Commissaire et à l’expert indépendant des Nations Unies
L’Office de la Protection du Citoyen (OPC), une institution étatique indépendante promouvant les droits humains et accréditée auprès du Conseil des Droits de l’Homme, a exprimé ses préoccupations en écrivant respectivement au Haut-Commissaire et à l’expert indépendant des Nations Unies, M. Volker Türk et M. William O’Neil, concernant les bavures policières enregistrées dans plusieurs régions du pays lors des manifestations anti-gouvernementales du 7 février 2024.
Dans ces missives, l’OPC dénonce avec véhémence l’opacité entourant l’assassinat par balles de cinq agents de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP), dont Zéphyrin Daniel, Mackendy Veillard, Chrisner Désir, Dorvil Jean Fontange et Clersaint Thomas, qui ont été ensuite inhumés dans une fosse commune en violation flagrante des procédures applicables en la matière.
De plus, l’OPC attire l’attention sur la détention à la Direction Centrale de la Police Judiciaire de quatre autres agents de la BSAP, dont Sindia Paul, Clerty Clernius, Sanon Guito et Hervé Lanio, après qu’ils ont échappé de justesse à une exécution sommaire de la part des unités spécialisées de la PNH, dans un lieu inconnu.
L’Office regrette amèrement la répression brutale exercée par la PNH à l’encontre des travailleurs de la presse dans plusieurs régions du pays, où trois journalistes (Lemy Brutus, Stanley Belford et Ymozan Wilbord) à Jérémie ont été particulièrement ciblés lors des manifestations. Du matériel de presse a été soit détruit, soit saisi par les policiers à Jérémie.
De manière poignante, l’OPC dénonce le cas du journaliste Jean Marc, qui a perdu un œil le 8 février 2024 après avoir reçu une bombe lacrymogène de la PNH en plein visage, alors qu’il ne faisait que son travail de journaliste.
Le protecteur du citoyen, Me Renan Hédouville, déplore ces comportements assimilables à une atteinte à la démocratie, enregistrés le 7 février, au mépris des normes internationales relatives aux droits de l’homme.
Suite à ces constats, l’OPC avait recommandé une enquête approfondie de la part de l’Inspection générale de la PNH pour déterminer les degrés de responsabilité de la police dans l’assassinat des agents de la BSAP et les bavures policières enregistrées sur plusieurs journalistes dans le pays.
Aucun suivi n’ayant été fait, l’OPC demande au Haut-Commissaire et à l’expert indépendant des Nations Unies de solliciter auprès du Conseil supérieur de la Police nationale des explications sur ce dossier, tout en facilitant la création d’une commission d’enquête spéciale afin de faire la lumière sur les faits rapportés, au nom du droit à la vérité garanti dans tous les systèmes de protection des droits de l’homme dans le monde entier.
Jameson Potus
Lakay Info509
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