« Bwa Kale » en Haïti : Un réveil citoyen contre l’insécurité et le kidnapping, selon le CARDH
Depuis le lancement du mouvement populaire « Bwa Kale » en Haïti le 24 avril 2023, le pays a connu une révolte populaire sans précédent face à l’extrême cruauté des gangs.
Ce mouvement, qui a donné lieu à une approche «police-population», a conduit à la poursuite, au lynchage et à l’assassinat de bandits présumés dans tout le pays.
Selon un rapport du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), au moins 160 présumés bandits ont été pourchassés et exécutés, diminuant drastiquement les enlèvements et autres formes de violence des gangs ; « Depuis le lancement de » Bwa Kale » le 24 avril 2023, donnant lieu à un binôme police-population, au moins 160 présumés bandits ont été pourchassés, lynchés et brûlés vifs dans tout le pays », indique le document publié par le CARDH.
Le mouvement « Bwa Kale » a permis de réduire considérablement l’insécurité en Haïti. Les enlèvements, qui étaient monnaie courante dans le pays, ont presque disparu durant la période du 24 avril au 24 mai 2023. En outre, les meurtres et autres manifestations de la violence des gangs ont également considérablement diminué. Les chiffres du rapport montrent une baisse de 70,55% des meurtres par rapport au mois précédent et de 50,58% par rapport au mois de mars.
Malgré les résultats encourageants du mouvement « Bwa Kale », il est crucial de réguler cette réaction populaire pour assurer une sécurité durable en Haïti. Le rapport souligne que si le mouvement n’est pas canalisé et régulé, les répliques des gangs pourraient être encore plus violentes que les atrocités qui ont précédé « Bwa Kale ». Il est donc essentiel que les autorités centrales et locales, ainsi que la coopération internationale, assument leurs responsabilités pour renforcer les institutions policières et judiciaires, et promouvoir l’état de droit. « Ce mouvement doit être encadré pour une sécurité durable, sinon les répliques des gangs seront pires que les atrocités qui ont précédé » Bwa Kale » », poursuit le document.
Le rapport souligne également l’importance de prendre des mesures institutionnelles pour s’attaquer fondamentalement à cette nouvelle organisation criminelle. Il indique que les gangs visiblement connus ne sont pas les « maîtres » de cette situation, ce qui implique la présence potentielle d’autres groupes criminels prêts à prendre leur place si des mesures adéquates ne sont pas prises.
Cependant, le CARDH s’inquiète également des abus qui pourraient résulter de ce mouvement. « Des enquêtes sont en cours et il est essentiel qu’une supervision adéquate soit mise en place pour éviter toute violation des droits de l’homme ou tout acte de violence injustifié », fait savoir l’organisation de défense des droits humains.
En conclusion, le mouvement « Bwa Kale » représente une réaction populaire légitime face à l’insécurité et aux enlèvements perpétrés par les gangs. Grâce à cette mobilisation citoyenne, une réduction significative des enlèvements et de la violence des gangs a été observée. Cependant, il est impératif que ce mouvement soit encadré afin d’assurer une sécurité durable et d’éviter d’éventuels débordements.
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