Ces Haïtiens dont la croyance fait obstacles aux soutiens psychologiques
Cet article est écrit dans le but de sensibiliser et d’attirer l’attention de la population mondiale en général, et de la population haïtienne en particulier, sur certains points extrêmement importants en matière de santé mentale. Pour écrire cet article, nous nous sommes inspirés des expériences que nous avons faites dans le cadre d’un stage d’observation durant la période allant du mois de mai au mois de juillet 2022, au Centre Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie et de Neurologie Mars & Kline (CHUPNMK), situé à la rue Oswald Durand, à proximité de l’Hôpital Général de Port-au-Prince.
Un malade mental dans les rues de Port-au-Prince aux environs de midi
En Haïti, nombreux sont ceux qui croient que les maladies mentales ne sont pas d’origine naturelle. Ils attribuent donc les problèmes de santé mentale à des forces occultes. Pour certains Haïtiens, même si on dit que les maladies mentales sont d’ordre naturel, la science ne peut pas vraiment les expliquer ou proposer des moyens pouvant les contrer. Malgré de nombreuses actions posées au niveau international pour comprendre et traiter bon nombre de maladies mentales (comme à travers un programme d’action mis en place par l’OMS en 2008 appelé : « Mental Health GAP Action Program »), beaucoup d’Haïtiens continuent de nourrir l’idée que les maladies mentales n’ont rien à voir avec la science. Par conséquent, les malades mentaux sont souvent exposés à des difficultés d’intégration communautaire dont « la stigmatisation, le mépris, l’isolement et la privation des soins nécessaires ». En outre, les droits à la santé mentale de la population haïtienne ne cessent d’être violés. Et cela se passe sous les yeux des responsables de santé publique. Pourtant, il n’en est pas de même dans d’autres pays comme la Suède, l’Allemagne, la Finlande, la France, etc., où de nombreux efforts sont faits pour respecter les droits à la santé mentale des personnes. Certaines recherches font savoir que, parmi ces pays, c’est la France qui investit plus d’argent dans les soins de santé mentale. Les gouvernements de ces pays comprennent que les soins de santé mentale jouent un rôle important dans le niveau de bien-être de leur population. C’est pourquoi ils investissent autant dans ce domaine.
Les mauvaises conditions de vie des malades mentaux en Haïti n’est pas un sujet nouveau. Cependant, tout le monde ne comprend pas cela au même niveau. Jusqu’à présent, beaucoup de personnes sont encore attristées par les conditions de vie difficiles des malades mentaux en Haïti. Le Centre Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie et de Neurologie Mars & Kline (CHUPNMK), un hôpital public spécialisé dans les soins de santé mentale en Haïti, nous permet d’enregistrer des exemples très concrets en ce qui concerne la situation des personnes souffrant de problèmes mentaux.
L’identification des maladies mentales
Il n’est pas toujours facile d’identifier les maladies mentales, car bon nombre de symptômes et de signes qui les caractérisent ressemblent souvent à des comportements normaux. Par exemple, il peut être difficile de distinguer un « deuil normal » d’une « dépression » chez une personne qui a perdu quelque chose ou une personne très importante pour elle. La perte d’un conjoint, d’un enfant, d’un ami, d’une voiture, etc., peuvent générer de la tristesse et une humeur dépressive dans les deux cas (deuil normal et dépression). De la même manière, il n’est pas facile d’identifier un « trouble anxieux » chez une personne inquiète, triste, stressée, à cause d’un emploi qu’elle a perdu ; car tout un chacun peut se trouver dans une situation pareille à un moment donné, par rapport à une situation quelconque. Vu la complexité liée à l’identification des maladies mentales, cela se fait souvent en fonction de l’ampleur des symptômes des pathologies, de leur durée et de l’effet qu’ils ont sur la vie quotidienne d’une personne.
Comme il n’est pas toujours facile d’identifier les maladies mentales, beaucoup de personnes atteintes de problèmes mentaux sont souvent victimes d’incompréhension. En outre, les maladies mentales ne surviennent pas toujours de manière soudaine : elles prennent parfois beaucoup de temps pour se développer, jusqu’à ce qu’elles deviennent apparentes. Malheureusement, très peu de personnes ont connaissance sur le sujet. Tout cela contribue aux souffrances atroces des malades mentaux. Pour gérer cette situation, la population doit, entre autres, être plus vigilante et les uns doivent constamment veiller sur les autres.
Il est important de souligner aussi que nous ne devons pas minimiser ne serait-ce qu’un iota de chaque comportement d’une personne. Une personne peut être en mesure d’exercer toutes ses activités comme tout le monde, tout en étant malade mentalement. Le témoignage d’une jeune femme de 32 ans présentée au Centre Mars & Kline, le mardi 12 juillet 2020, nous permet de confirmer tout cela. Elle a dit :
Je ne peux pas dormir, je mange juste pour ne pas tomber, je me sens coupable, j’aimerais mettre fin à ma vie parce que cela n’a pas de sens pour moi. Je ne me suis pas encore suicidée parce que ce n’est pas facile pour moi de finir une chose que j’ai commencée.
Après une telle déclaration, nous avons pu lui parler en ces termes : « Tu as beaucoup de capacité, tu as le droit de continuer à vivre. Nous te félicitons d’avoir pris la décision de venir ici pour demander de l’aide, comme chacun en aurait besoin à un moment de sa vie. Reste confiante, la situation va s’améliorer. » Puis, elle nous regarde et nous remercie tristement. Cette jeune femme était diagnostiquée d’un « trouble dépressif majeur », alors qu’elle travaillait comme conseillère dans une compagnie de télécommunication en Haïti. Cette situation nous a permis de mieux comprendre à quel point il est important de comprendre l’autre, de le tolérer et surtout de ne pas ignorer sa situation.
La culture haïtienne influence la façon dont la population perçoit la maladie mentale
La culture d’un peuple ne manque pas d’exercer une grande influence sur sa façon de penser et d’agir. Le peuple haïtien n’en est pas exempt. Culturellement, quand un Haïtien tombe malade, il pense souvent que c’est une autre personne ou un mauvais esprit qui lui fait du mal. En Haïti, la superstition touche toutes les couches sociales. Elle touche aussi bien les riches que les pauvres, les intellectuels comme les analphabètes, les campagnards comme les citadins… Ce qui arrive bien quelquefois, lorsqu’un Haïtien est atteint d’une maladie mentale, avant qu’on l’emmène consulter un professionnel dans le domaine, on le fait voir un prêtre vaudou, communément appelé « oungan ».
Il est né et vit aux États-Unis, mais a rejoint Haïti à la fin du mois d’avril 2022. Comme les pratiques haïtiennes ne sont pas toujours admises aux États-Unis, j’ai encouragé son père à l’emmener en Haïti pour pouvoir prier pour lui, puisque je suis un prêtre guérisseur. Il était possédé par plusieurs démons. Après tout le travail que j’ai fait et qui lui a déjà apporté de nombreux résultats positifs, je l’ai emmené à l’hôpital afin que le médecin puisse lui donner des médicaments qui l’aideront à se rétablir complètement.
Telle est la déclaration d’un prêtre catholique qui a amené un jeune homme au Centre Mars & Kline, le mardi 12 juillet 2022. Le père de ce jeune homme l’a accompagné également, mais c’est surtout le prêtre qui a parlé au médecin. Le jeune homme, paraissant très stressé, il semble que ce soit la raison pour laquelle il ne parlait pas bien au médecin. « Le jeune homme n’est pas animé par un esprit maléfique, mais par une peur et un stress énorme qui ont engendré chez lui un trouble psychiatrique appelé « trouble psychotique bref ». « Ces genres de cas se répètent très souvent », poursuit le médecin. Ainsi, le jeune homme, son père et le prêtre ont secoué la tête de bas en haut avec un sourire éclatant. Après tout, le médecin a rédigé une ordonnance au patient et ce dernier est rentré chez lui. Cette situation n’était pas trop différente de celle d’un autre patient qui s’est présenté au Centre Mars and Kline, le jeudi 19 mai 2022.
J’ai une femme qui essaie de me tuer pour qu’elle puisse prendre ma maison. Il m’a vendu au diable, mais puisque je ne suis pas coupable, je ne suis pas mort. Je ne suis pas un enfant et je suis du Nord, ce que je vous dis là est vrai. Je ne fais plus confiance aux femmes.
Ce sont les propos du patient qui a vécu, depuis longtemps, un gros accident, qui semble être à l’origine d’un trouble mental dont il souffre. L’entretien du médecin avec le patient a montré que ce dernier avait des idées délirantes. Les idées délirantes qu’il a faites avaient pour principal thème « persécution ». Les hallucinations auditives et visuelles étaient également fréquentes chez lui. Il a refusé de croire au diagnostic qui a révélé qu’il présentait un trouble psychiatrique appelé « schizophrénie ».
Un autre cas qui a attiré notre attention a été celui d’un patient qui présentait un « syndrome maniaque » dont la condition s’était améliorée après quelques mois d’hospitalisation au Centre Mars & Kline. Le médecin qui s’est occupé du patient avant son exeat lui a donné rendez-vous pour continuer à se faire soigner. Malheureusement, il est parti sans jamais revenir à l’hôpital. En conséquence, il a rechuté. La situation s’est aggravée. Lorsque sa famille a constaté cela, au lieu de retourner à l’hôpital avec lui, elle a préféré l’amener chez un « oungan ». Malheureusement, la situation est devenue plus compliquée. D’après ce qu’a dit un frère du patient qui était venu chercher un certificat médical au Centre Hospitalier, quelques jours après que le patient ait été amené chez le « prêtre vaudou », il a tué quelqu’un dans le temple vaudou, appelé aussi « peristil ». En effet, le patient était très violent. Selon ce que son frère a rapporté, le patient a été incarcéré depuis qu’il a commis cet acte.
Nous avons déjà dépensé beaucoup d’argent pour la libération du malade. Le dossier est déjà passé entre les mains de plusieurs avocats, mais tout l’argent est pris sans résultats concrets. La famille ne peut plus se permettre de poursuivre le processus. Il y a un membre de la famille qui a commencé à donner de l’argent pour gérer la situation, mais il n’a pas continué puisqu’il a réalisé que l’affaire était trop compliquée. Doc, faites ce que vous pouvez pour nous s’il vous plait.
C’était la déclaration faite par un frère du patient devant le psychiatre qui assure la prise en charge depuis un certain temps. Ces mots nous ont profondément touché. Malheureusement, le psychiatre a répondu d’un ton triste : « Je ne peux plus rien faire, je vous ai déjà remis un certificat qui prouve que le patient a un trouble mental. » Le médecin a déclaré que, puisque le juge chargé de l’affaire est au courant des troubles mentaux du détenu, il ne devrait pas continuer à être emprisonné parce qu’un malade mental n’est pas pénalement responsable. Avec un air triste, le frère du patient a dû partir. Tous ces cas montrent l’ampleur de l’influence de la culture haïtienne sur la façon dont la population voit la maladie mentale. Mais il ne faut jamais l’oublier : la culture d’un malade mental peut jouer un grand rôle dans son traitement. À cet égard, personne ne doit ignorer ou mépriser les croyances des malades mentaux.
Les malades mentaux souffrent beaucoup de maltraitance
En Haïti, il paraît presque normal que les malades mentaux soient maltraités. Cette situation se répète même chez les personnes qui cohabitent avec eux. Les malades sont souvent battus, insultés, marginalisés, etc. Ces genres de pratiques ont tendance à aggraver leur situation.
« Docteur, je regrette d’avoir pardonné si vite à ma sœur. Ma petite sœur, oui, je n’oublierai jamais la gifle qu’elle m’a donnée quand j’étais malade. Doc., cela me fait très mal ! », déclare une patiente, le 25 mai 2022. Elle a une évolution normale, mais elle est suivie au Centre Mars & Kline depuis plus d’un an. Elle disait qu’elle aimait beaucoup sa sœur, elle n’avait jamais cru que celle-ci aurait pu la gifler un jour, alors qu’elle était malade.
Le mardi 12 juillet 2022, nous avons pu observer un patient présentant un « retard mental sévère » et toutes les dents de sa bouche ont été arrachées. Il était accompagné de sa mère. Le médecin a questionné la mère sur la dentition du patient. Voici ce qu’elle a répondu : « Avant, il avait des dents dans la bouche, mais parfois quand il sort dans la rue, on le frappe beaucoup et c’est ainsi qu’on lui a arraché toutes les dents. » « Eh bien Doc., que puis-je faire ?… Je dois accepter la situation telle qu’elle est », a répété la mère. Ce patient était un homme âgé de 36 ans et l’unique fils de sa maman. C’est elle qui s’occupait de lui pour tous ses besoins au quotidien.
D’après ce que la mère du patient a confié, pour éviter de laisser sortir le malade, chaque fois qu’elle devait sortir, elle l’enfermait dans une chambre. Cette situation nous a aidé à comprendre le niveau de maltraitance que subissent les malades mentaux certaines fois.
La discrimination dans l’environnement des malades mentaux augmente leurs souffrances
Très souvent, l’entourage des malades mentaux, même inconsciemment, les fait souffrir davantage. Par exemple, il y a des gens qui aiment donner des ordres aux malades mentaux, ils leur parlent encore et encore, les forcent à agir contre leur gré. Ils se moquent d’eux, ils les traitent de « fou, satan, kokobe, bègwè, zonbi », etc. Même leur propre famille éprouve du découragement envers eux. Lorsque ces cas se répètent, les patients deviennent souvent plus tristes ou plus agressifs.
Doc., je suis venu enfermer l’enfant à l’hôpital. Parfois, j’ai l’impression que je devais le jeter à la poubelle, comme beaucoup de gens me le conseillent. L’enfant a dilapidé tout ce que j’avais, alors que je n’ai jamais cessé d’acheter des médicaments pour lui. C’est un véritable fardeau pour moi.
Cette déclaration a été faite par un homme qui a amené son fils au centre Mars & Kline le jeudi 19 mai 2022. Après que le père ait fini de parler, le patient était très énervé. Enfin, le médecin n’a pas hospitalisé celui-ci, car les conditions n’étaient pas réunies pour le faire. Il n’était pas le seul à être dans cette situation. C’est presque la même situation pour une épouse qui avait des soucis avec sa fille qui se faisait soigner au Centre Mars & Kline depuis 2003. Le mardi 7 juin 2022, la mère, très bouleversée, a dû retourner à l’hôpital et a dit au médecin qui l’a reçue d’un ton triste :
Docteur, je n’en peux plus, je voudrais que vous hospitalisiez la malade, car je vis seule avec elle à la maison et je n’ai pas assez de force pour la gérer. Très souvent, elle veut même me frapper. Je ne peux pas sortir juste pour veiller sur elle. Ce sont quelques bons samaritains qui me donnent de l’argent pour lui acheter des médicaments à chaque fois. Aidez-moi Docteur, s’il vous plait.
La patiente était triste quand sa mère a fini de parler. Malheureusement pour cette dernière, le médecin a répondu : « Je comprends la situation, mais malheureusement il n’y a pas de place pour hospitaliser les gens pour l’instant. » Par la suite, le médecin a dit que même s’il y avait eu de la place, la patiente n’aurait pas pu être hospitalisée. Elle devait rester à la maison pour obtenir de meilleurs soins. D’une part, ces cas montrent que l’entourage des malades mentaux a parfois tendance à les décourager. Ce qui augmente leurs souffrances. D’autre part, ces cas mettent en évidence la difficulté à s’occuper des malades mentaux.
La population haïtienne n’a pas beaucoup d’accès aux soins de santé mentale
Trouver des soins de santé mentale en Haïti n’est pas chose facile. C’est l’un des plus grands défis auxquels fait face la population haïtienne. Il n’y a pas de politique de santé mentale planifiée en fonction des besoins de la population. D’ailleurs, moins de 5 % du budget national 2021-2022 a été alloué à la santé publique, et moins de 1% du budget de la santé publique a été consacré à la santé mentale. De plus, il n’y a que deux centres hospitaliers publics spécialisés en soins de santé mentale dans le pays : l’hôpital Défilée de Beudet et le Centre Hospitalier Mars & Kline, pour une population d’environ douze millions d’habitants. Ces deux hôpitaux sont situés dans le département de l’Ouest et des gens viennent de partout dans le pays pour s’y faire soigner. En outre, ces deux hôpitaux ne sont pas bien équipés. L’une des situations les plus terribles commune à ces deux institutions, c’est celle où un groupe de malades mentaux est enfermé dans une série de petites pièces qui n’ont même pas assez de lits. Parfois, les malades se battent entre eux. Il n’est pas étonnant que, dans la plupart des cas, certains d’entre eux sont morts. Le Centre Mars & Kline a eu connaissance d’un cas pareil, le 16 février 2022. Malheureusement, les autorités concernées ne font pas de cette situation leur priorité.
La façon dont l’entourage des malades mentaux doit vivre avec eux
Vivre en compagnie d’un malade mental demande beaucoup de force, de patience et de courage, car les maladies mentales n’affectent pas uniquement ceux qui en sont atteints, mais aussi, d’une manière ou d’une autre, leur entourage. En effet, les personnes atteintes de maladie mentale ont généralement une série de comportements qui perturbent leurs proches. En effet, les malades peuvent être rebelles ; très bavards ; ont des discours souvent incohérents ; croient souvent qu’ils sont les seuls à avoir raison ; ont des hallucinations ; ne font pas facilement confiance aux autres ; pensent souvent que les autres les détestent ou conspirent contre eux, etc. Toutefois, une personne atteinte de maladie mentale n’est pas obligée d’afficher tous ces comportements, car chaque maladie mentale a ses propres caractéristiques. Il peut aussi arriver que plusieurs maladies mentales aient certaines caractéristiques communes.
Autre point important : tout ce qui est anormal pour une personne qui n’est pas malade mentalement peut ne pas l’être pour un malade mental. En cela, l’entourage des malades mentaux doit les tolérer au maximum. Les personnes qui vivent avec eux doivent éviter de les réprimander ; elles doivent agir calmement avec eux même si ces derniers sont parfois violents ; elles doivent éviter de leur donner des ordres, de les mépriser ou de les insulter, car cela ne leur plaît pas toujours. Il est conseillé à l’entourage des malades mentaux de les intégrer dans des activités récréatives, de les féliciter pour tout ce qu’ils font de bien tout en les aidant à s’améliorer sans cesse. On ne doit jamais montrer aux malades qu’ils sont inférieurs par rapport aux autres personnes, mais plutôt les apprécier, les aimer, les chérir chaque jour davantage.
Somme toute, en Haïti, si tout le monde le trouve normal que les gens aient des maladies physiques, il n’en est pas de même pour les maladies mentales. Nous l’avons vu, en plus de la culture du pays qui influence la façon dont la population haïtienne perçoit la question, une pathologie mentale est parfois difficile à identifier. En outre, l’entourage des malades mentaux peut, à un moment donné, éprouver beaucoup de découragement, compte tenu des nombreuses difficultés rencontrées avec eux ; ce qui contribue à l’aggravation de l’état de ces derniers. Ils subissent beaucoup de mauvais traitements et cela se passe généralement sous les yeux des autorités sanitaires, qui ne font presque rien pour améliorer la situation. Nous avons vu également que, même si en Haïti les malades mentaux n’ont pas vraiment accès à des soins appropriés, dans certains autres pays, en particulier la France, la prise en charge des problèmes mentaux n’est pas négligée. Tout comme les problèmes physiques, les problèmes mentaux doivent être pris en considération. Cela devrait être une préoccupation universelle. Les malades mentaux ont besoin de se sentir en sécurité. Ils ont besoin de l’amour et de la compréhension des autres. Pour y parvenir, l’État doit mettre en place des politiques de santé mentale adéquates. La santé mentale doit être vue comme une urgence de santé publique qui nécessite une attention très particulière. La population haïtienne a pour devoir de donner plus de valeur à la santé mentale, car « il n’y a pas de vraie santé, sans santé mentale ».
Frantz HIMPREVIL
Étudiant finissant en psychologie
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLESH)
Université Notre-Dame d’Haïti (UNDH)
Boursier de Haitian Education and Leadership Program (HELP)
E-mail : fhimprevil@gmail.com