Coup de projecteur sur la
commune de Tabarre
Violation flagrante des droits de la personne humaine à Tabarre
Par
Todt Royer
La commune de Tabarre est située au cœur du département de l’Ouest de la République d’Haïti, dans l’arrondissement de Port-au-Prince. Elle est créée sous le gouvernement de Jean Bertrand Aristide par le décret du 13 Mai 2002. Elle comporte près de 118 000 habitants selon les derniers récensements de 2009, mais si l’on considère une augmentation de deux pour cent l’an, selon les dernières explosions démographiques et l’invasion de citoyens venus d’autres communes, fuyant les gangs armés, elle pourrait atteindre les 200 000 habitants en 2022 ;
La commune de Tabarre est constituée de deux sections communales dont 3ème Bellevue qui couvre approximativement la zone de la Croix-des-Missions et la ville de Tabarre et 4ème Bellevue qui comporte essentiellement la zone de Caradeux, une partie de Vivy Mitchel et Belvil ;
Selon Wikipédia, la commune de Tabarre est bornée au Nord par la commune de la Croix-des-Bouquets; Au Sud par la commune de Delmas; A l’Ouest par la commune de Cité Soleil et a l’Est par les communes de la Croix-des-Bouquets et de Pétion-Ville;
Lorsque la commune de Tabarre était créée, elle avait un slogan COMMUNE MODERNE, COMMUNE MODELE, c’était l’une des plus belles communes d’Haïti si ce n’était pas la plus belle ;
Il faut rappeler sur la même lancée que la commune de Tabarre, tout comme celle de Cite Soleil sont des parties de la commune de Delmas subdivisée ; pour ainsi dire, les communes de Cité Soleil et de Tabarre sont des terres détachées de la commune de Delmas qui comportait avant cette désagrégation cinq sections communales dont : 1er et 2ème Varreux ; 3ème et 4ème Bellevue et 5ème St Martin.
Avec la prise du décret du 13 mars 2002, les 1er et 2ème Varreux forment la commune de Cite Soleil ; les 3ème et 4ème Bellevue forment la commune de Tabarre et le 5ème Saint Martin est la commune de Delmas ;
La commune de Tabarre d’antan, était un lieu où il faisait bon de vivre. L’électricité était toujours ou souvent présente, l’eau potable, la sécurité et… et…. Les rues étaient toujours propres et saines. Tout le monde rêvait d’y vivre. Beaucoup d’autorités y venaient s’installer et les autochtones vendaient les terres très chères, les habitants étaient heureux et fiers de l’être ;
Apres vingt ans d’existence, les habitants de Tabarre ne vivent plus comme des humains. A part les autres problèmes, on peut constater dans les rues de Tabarre des monceaux d’immondices qui font autorité jusqu’à ce qu’ils soient acceptés comme des monuments normaux dans la ville ;
Ces montagnes d’immondices, de fatras et de déchets sont constatées partout dans la commune Modèle mais notamment la plus grande est celle qui se trouve à l’entrée du marché de Tabarre. Cette pile de fatras peut avoir une longueur de plus de cinquante mètres et d’une hauteur pour certains pic de trois à cinq mètres;
Les marchands, les grands commerçants, les entrepreneurs, les citoyens, les autorités de tous acabits traversent à longueur de journée cette pile de fatras parce que la route qui mène au marché de Tabarre est une route principale pratiquée par tout le monde;
Cette montagne d’immondices, située à l’entrée du marché de Tabarre génère un bouchon ( blokus) constant dans cette zone et par ce constat, on peut dire que les Tabarrois vivent comme des rats, comme des cafards, comme des kokorates qui ont les immondices comme espace où ils se sentent bon de vivre ;
Les Cafards, appelés vernaculairement ravèt, sont insectes nuisibles qui vivent dans les immondices et les latrines. Ils aiment les milieux sales, les latrines, les fatras et toutes sortes de déchets puants ;
Les rats, espèces de rongeurs qui vivent dans les trous, les fatras, les immondices et les latrines ;
Les ‘’Kokorat’’ (Haitianisme) Ce sont d’abord de petits animaux minuscules de l’ordre de près de 50 millimètres cubes, apparentés à des souris, qui vivent seulement dans les fatras et les immondices. Ils sont assimilés à des enfants et mêmes des adultes déshérités sans abri qui vivent et qui cherchent leurs nourritures dans des immondices.
Ce vocabulaire, ‘’kokorat’’ est apparu, d’après Frantz Simon, dans un message publié sur les réseaux sociaux le 23 mai 2011, dans le vocabulaire haïtien sous le gouvernement d’Artistide, avec le mot « selavi ». Des enfants venaient de loin pour se faire accepter au sein de la famille « selavi » et comme ils n’avaient pas tous la même chance, les moins chanceux devaient se débrouiller seuls pour survivre à Port-au-Prince, avec l’espoir de trouver un jour une place chez les enfants privilégiés.
Willy Pompilus definit kokorat comme suit :
Kokorat= pep, pov, manjatè, manje nan fatra, humble, moun anba, moun sa yo, tet krot,tet grenn, ti zorey, gro diol, gro zotey, moun nan morn, moun ki servi ak luil makristi, habitant koridor, moun ki servi ak bazilik , citronelle pou lodèr-r(pafen), ki kon kouman itilzé papié jounal e baton mayi.Moun ki itilizé lariviè o lieu de picine .Exclus!
Sans tenir compte des points de discrimination et de stigmatisation contenus dans la définition de Willy Pompilus, nous retenons que d’après lui kokorat veut dire des personnes qui mangent dans les immondices;
Dans ce pays on peut tout voir : une commune dont les habitants vivaient comme des princes se voit à l’heure actuelle ses habitants et visiteurs vivre comme des rats, des souris, des kokorat et ravèt……les humains, sans distinction aucune, malheureusement, dans cette commune, en toute obéissance, mangent au même endroit, que les rats, les kokorat, les souris, les ravèt;
Les autorités politiques, ont piteusement échoué dans cette commune, puisque dans son origine, le mot politique vient du grec POLIS, POLITIKOS, qui veut dire cité, ville, et se définit comme étant la bonne gestion de la ville. Les politique sont donc là pour arranger, gérer, aménager la ville pour que tout le monde puisse y vivre comme des humains;
Par rapport à l’activité pratique, la politique est en effet définie par Aristote comme la plus haute de toutes les disciplines, elle est la « science souveraine entre toutes » car elle est capable de nous diriger dans la connaissance du Souverain Bien, la fin en vue de laquelle s’exercent toutes nos activités ;
Platon et Montesquieu de leur cote voient la politique comme étant le strict respect même des lois qui organisent et aménagent la société pour le bien être de l’homme et pour le respect de tous ses droits ;
Cette situation est interpellante. Les humains doivent vivre humainement, leurs droits naturels et tous les autres droits doivent être respectés ; Michel SOUKAR a dit à Wendell Théodore dans une interview à Radio Métropole que les Haïtiens ne croient pas qu’ils sont des humains : NOU PA KWE N KA MOUNN.
C’est pas possible que les gens de Tabarre et tous les autres citoyens qui fréquentent la zone acceptent que les dirigeants, non-respectueux de la loi et des droits de la personne humaine, les traitent comme des bêtes, comme des insectes, comme des rats, comme des souris, comme des cafards, comme des kokorat;
La commune de Delmas, limitrophe à celle de Delmas, commune qui, dans le temps était réputée la plus propre du pays avec la gestion de Wilson Jeudy, n’est pas différente actuellement, un autre article y sera consacré sous peu !
Cet article en fait est consacré à faire un coup de flash spécialement sur la commune de Tabarre, qui était la commune Moderne et modèle, qui est actuellement plus sale que celle de Port-au-Prince, de Delmas, de Carrefour et de Cité Soleil !
La déclaration universelle des droits de l’homme en son article premier parle de la dignité de l’être humain :
Article premier
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité .
Les autorités laissent les humains vivre comme des insectes, comme des bêtes tandis que l’organisme de l’homme ne peut tolérer ces genres de choses, les ordures sont porteuses de maladies de toutes sortes alors que l’Etat, selon l’article 19 de la constitution de 1987 est astreint a garantir la vie et la sante de ses nationaux
Article 19:
L’Etat a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Il y a des responsables qui disent qu’il n’y a pas de gaz diesel ou carburant pour faire fonctionner les engins pour ramasser les ordures mais leurs flottes de véhicules sont toujours en fonctionnement;
L’Etat a la ferme et régalienne responsabilité d’œuvrer au bien être de la population en quelque sens que ce soit. Si dans sa faiblesse et sa complicité, des gangs armés empêchent la livraison du gaz, il doit s’arranger coûte que coûte pour livrer le service à la population, cette gentille et trop résiliente population qui accepte tout, jusqu’à acheter un gallon de gazoline pour cinq mille gourdes alors que dans la pompe il se vend à deux cent cinquante gourdes ;
Le Marché de Tabarre génère plusieurs dizaines de millions de gourdes chaque mois à l’Administration communale, donc la Mairie ne peut dire qu’elle n’a pas les moyens pour nettoyer le Marché ni son environnement. L’administration communale de Tabarre qui est responsable de la propreté de la ville reste inactive devant cette invasion de déchets, d’ordures, d’immondices et de piles de fatras dans la commune Modèle ;
Outre le marché de Tabarre qui reçoit plusieurs milliers de personnes chaque jour venues de toutes parts, sachant que les marchés de la Croix-des-Bouquets, de la Croix-des-Bossales sont quasi fermés, qui est extrêmement sale autant que son environnement, à Carrefour Clercine, tout près du commissariat BIM, il y a une montagne de fatras et là je parle des environs de la mairie et du centre-ville de Tabarre mais aussi, constatons les étangs d’eaux sales et de boues, bourbier de fange, qui se trouvent sur l’axe sortant de Carrefour Fleurio à Carrefour Ritha allant jusque vers la DCPJ ;
La route qui mène aussi à Gerald bataille, toujours dans la commune de Tabarre est impraticable autant que celle qui part de carrefour Ritha qui mène à Carrefour Clercine vers le commissariat BIM. A cause de grosses pierres qui se trouvent au fond de ravins, remplis d’eaux sales et puantes, creusés dans ces routes ; des voitures sont tombées en panne et le plus souvent des pièces et roues y sont détachées et retenues par ces escapades de pierres au fond des eaux. La Mairie de Tabarre devrait donner réparation, au regard des articles 1168 et 1169 du code civil Haïtien, aux propriétaires de ces voitures tombées en panne à cause de la situation délétère des routes;
De plus, il faut rappeler que vu la situation insécuritaire qui sévit à Croix-des-Bouquets, beaucoup d’institutions sont venues s’installer à Tabarre, dont le Décanat du Tribunal de Première Instance de la Croix-des-Bouquets ; Le Parquet de la Croix-des-Bouquets et peut-être bientôt le Barreau de la Croix-des-Bouquets y sera aussi et bien d’autres institutions aussi ainsi que des personnes privées qui fuient les gangs armés des zones avoisinantes, ce qui fait que la ville modèle d’Haïti est plus fréquentée maintenant et de ce fait, devrait être mieux entretenue, alors que c’est tout le contraire qui est constaté. Moi je fréquente cette commune régulièrement et je n’en peux plus !
Cette situation est infra humaine et dépasse toute logique de bonne gouvernance, cependant même si toutes les autorités du pays à tous les niveaux s’entendent pour laisser le peuple vivre dans ces ordures et fatras comme des insectes, la commune de Tabarre devrait faire la différence pour avoir été la commune Modèle d’Haïti; Les dirigeants de la commune de Tabarre, la Mairesse de Tabarre doit remuer ciel et terre, elle doit faire tout ce qui est possible pour libérer les rue de Tabarre de ces immondices pour que les citoyens recommencent à vivre comme des hommes mais non comme des insectes et refaire de Tabarre la commune Modèle d’Haïti.
Enfin, la république d’Haïti vit actuellement un des moments les plus obscurs de son histoire de peuple. La mauvaise gouvernance, le détournement des fonds et le vol des biens publics, pendant les trente dernières années entrainent la paupérisation de la nation, la gangstérisation du pays, la dépréciation de la monnaie Haïtienne, l’inflation galopante , la famine de plus de deux tiers de la population, la fermeture des marchés publics par les bandits, la fermeture des écoles, des hôpitaux, des Tribunaux, la fuite des cerveaux, le dépérissement et l’extinction systématique des trois pouvoirs de l’Etat et l’anarchie totale ou la vie du peuple descend à son plus bas niveau pour ne pas dire impossible. L’un des effets de cette situation engendrée par ces gouvernants c’est la présence constante de grosses piles de fatras, de grosses montagnes de fatras remarquées dans toutes les communes du pays et beaucoup dans les communes de la zone métropolitaine ;
Ce qui est encore plus écœurant c’est que la commune de Tabarre est actuellement plus sale que toutes les autres communes du pays alors qu’elle était depuis sa création une commune Modèle. Que la Mairesse de Tabarre, Nice Simon, près de six ans déjà à ce poste, doive montrer qu’elle vaut quelque chose à la commune, se secoue le corps pour résoudre ce crucial problème dans le meilleur délai, vraiment dans le meilleur délai pour retirer sa population, pour se retirer elle-même aussi et ses visiteurs qui vivent comme des insectes dans ces fatras et les faire recommencer à vivre comme des humains et ce sera une démonstration de respect de ses droits et des droits de la personne humaine vivant et visitant cette commune. La Mairesse de Tabarre, vu les difficultés du moment, doit se montrer très dure, très créative et très solide en ce sens pour braver toutes difficultés, pour racheter le visage de la commune car quand il est dur d’avancer, ce sont les durs qui avancent, a dit John fritz Gerald Kennedy.
Todt ROYER, Av. Ph D
Barreau de la Croix-des-Bouquets
Visiteur régulier de Tabarre
5 Novembre 2022