Coupe du monde : Stéphanie Frappart, première femme à arbitrer une rencontre de Coupe du monde masculine
Ce 1er décembre 2022 restera dans l’histoire du football. Pour la première fois, un match d’une Coupe du monde masculine a été dirigé par une femme. Une Française, née dans le Val d’Oise, à Herblay-sur-Seine, qui très vite a délaissé le ballon pour le sifflet. La définition même de la vocation. Au lendemain de la fin de match ô combien confuse entre la France et la Tunisie, en raison d’un manque de communication évident entre l’arbitre, le Néo-Zélandais Matthew Conger, et ses assistants à la VAR, suite à l’égalisation d’Antoine Griezmann à la 98e minute de jeu, Stéphanie Frappart était attendue au tournant par tous les machistes et défenseurs du patriarcat de ce monde. Qui n’auront pas grand-chose à en dire ce jeudi soir au moment de refaire le match entre l’Allemagne et le Costa Rica, tant la prestation de la Française fut dénuée de toute erreur ou critique.
La Française pouvait difficilement rêver mieux comme début de match afin de rentrer sereinement dans «sa» première Coupe du monde. Entre des Allemands monopolisant le ballon et des Costaricains défendant très bas et sans véritable intensité, Stéphanie Frappart n’avait pas besoin de signaler la moindre faute jusqu’à la 7e minute et une petite escarmouche de Jamal Musiala au pressing. Pour le reste, rien à signaler, hormis deux corners et un hors-jeu relevant davantage de la responsabilité de ses adjointes, puisque l’ensemble du trio était féminin ce jeudi dans le stade Al-Bayt d’Al-Khor. Tout un symbole dans un pays, le Qatar, guère réputé pour être à la pointe du progressisme sur le plan des droits des femmes…
Une nouvelle «première» à son actif
Mais loin de ces considérations politiques – même si elle n’en ignorait pas la portée -, Stéphanie Frappart a poursuivi son match. Ou plus exactement l’a déroulé jusqu’à la pause, sans la moindre difficulté, ni contestation, ni intervention de la VAR. Bien aidée il est vrai par les 22 autres acteurs de la rencontre, guère belliqueux. Et à 38 ans, celle qui a commencé à jouer au football entre 10 et 13 ans à Herblay-sur-Seine avant de changer de voie pour devenir arbitre ne manque pas d’expérience.
Première femme à officier lors d’un match de Ligue 1, de Coupe de France ou de Ligue des Champions, elle a pris le temps de grandir et de s’imposer dans un univers évidemment teinté de machisme. Mais qu’elle contribue à faire évoluer de par la qualité de ses prestations.
Comme cela aura été le cas lors d’une seconde période complètement folle, mais lors de laquelle elle a toujours su prendre la bonne décision. Y compris lors du 4e but allemand où elle a semblé connaître un problème d’oreillette, donc de liaison avec ses assistants VAR. Ce qui ne l’a pas empêché de conserver un calme olympien. Et de valider, à juste titre, la réalisation de Niclas Füllkrug. Un sans-faute qui doit permettre à la Française d’être nommée pour un autre match, à élimination directe cette fois.
Lakay info 509 avec Le Figaro