Des rues de Delmas transformées en « Bò Katedral »
La zone métropolitaine de Port-au-Prince semble se rétrécir de jour en jour. Parmi les huit communes de l’arrondissement, à savoir Port-au-Prince, Tabarre, Delmas, Gressier, Cité Soleil, Kenscoff, Pétion-Ville et Carrefour, seules deux bénéficient encore d’un contrôle significatif des autorités légitimes. Les autres reflètent l’ampleur de la catastrophe sécuritaire qui menace la capitale d’un pays tout entier.
Les citoyens ne cessent de s’indigner devant le fait qu’Haïti soit l’un des rares pays où la capitale est la première à sombrer sous le joug de l’insécurité. Une image revient souvent : celle d’un poisson dont la tête pourrit avant tout le reste.
L’économie informelle, autrefois moteur économique du pays, était bien visible dans des carrefours animés comme Fleuriau, Clercine, Samida, Aéroport, Trois Mains, Gérald Bataille, Croix-des-Missions, Delmas 32, Route de Frères et le cimetière de Pétion-Ville.
Aujourd’hui, seuls trois carrefours maintiennent une activité économique significative : Delmas 32, Gérald Bataille et le cimetière de Pétion-Ville. Cependant, ces endroits, autrefois difficiles à traverser, deviennent de plus en plus impraticables.
Tout le monde se souvient des petits kiosques en bois des réparateurs de téléphones qui parsemaient les rues autour de la cathédrale. Cette dernière, symbole d’un passé révolu, représentait autrefois un espace vibrant et désordonné où tout semblait permis.
Malheureusement, ces petits commerçants n’ont pas résisté longtemps à l’insécurité et ont quitté la place de la Constitution après avoir déserté les abords de la cathédrale. Aujourd’hui, ils se dispersent à la recherche de nouveaux espaces pour exercer leur activité.
Certains d’entre eux se sont installés dans les rues de Delmas 32, le long de l’autoroute de Delmas et aux alentours de la Télévision Nationale d’Haïti. Avec leurs kiosques, ils occupent peu à peu l’espace public, marquant ainsi leur retour, mais dans un nouveau cadre.
Qu’ont-ils fait de mal ? Ont-ils apporté avec eux le savoir-faire qui animait autrefois les rues de la cathédrale, que beaucoup pensaient perdu dans les méandres de l’insécurité ? Personne ne le sait vraiment.
Cependant, certains résidents de Delmas commencent à exprimer leurs inquiétudes. Ils craignent que certaines pratiques controversées associées à ces réparateurs de téléphones ne se reproduisent.
Face à cette situation, la question revient aux autorités : que font-elles pour pallier l’insécurité ? Sommes-nous condamnés à voir, un jour, les habitants de la zone métropolitaine forcés de se regrouper dans un seul quartier pour survivre ?
Le retour des kiosques dans l’espace public illustre l’incapacité des autorités à gérer la situation. L’occupation des trottoirs par ces petits commerces représente un danger potentiel, notamment en augmentant le risque d’accidents de la circulation. Cette réalité témoigne de la lassitude et du désengagement des dirigeants haïtiens.
En attendant une solution miracle pour sauver les trois carrefours encore actifs de la zone métropolitaine, certaines rues de Delmas continuent de se transformer, devenant une étrange cathédrale moderne.
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