Économie: L’envolée des prix des produits, un lourd fardeau pour des ménages haïtiens
Haïti connaît une situation de plus en plus catastrophique. Outre l’insécurité générée par les gangs armés dans le pays qui occupe notre quotidien, un autre phénomène tout aussi inquiétant s’installe de plus en plus dans les foyers haïtiens, il s’agit de la cherté de la vie. La population haïtienne se plaint de l’inflation alors que l’économie est moribonde. Les consommateurs haïtiens n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins. Avec l’augmentation du prix des produits pétroliers qui avait déjà impacté l’augmentation du coût de la vie , la situation sécuritaire du pays a davantage compliqué la donne.
Tout le monde se préoccupe de l’insécurité qui est concentrée dans certains quartiers précis du territoire, pourtant l’inflation et la cherté de la vie ne font pas l’objet de débats dans les conversations quotidiennes de l’haïtien alors qu’elles touchent quasiment tout le pays, des grandes villes jusqu’aux coins les plus reculés du pays.
Nadia ,mère de deux enfants, questionnée sur ce phénomène. Elle estime que c’est un problème qui touche les familles haïtienne car l’augmentation des prix des produits alimentaires et l’inflation réduit de manière considérable le pouvoir d’achat des citoyens.
« Les prix des produits de première nécessité augmentent de manière vertigineuse ceci quotidiennement. Tu achètes un produit à un prix X, demain il te faudra beaucoup plus pour ce même produit. Si tu as 1000 gourdes, ça ne peut pas faire grand chose car les produits sont extrêmement coûteux », se plaint la jeune maman.
On a visité plusieurs marchés publics de la capitale dont Marché Salomon, le marché communal de Delmas 32, » Télélé » et » Kafou Lektò » . Le constat: les prix des produits varient en fonction de la commune mais sans trop grande différence. Les commerçantes et commerçants fixent les prix des produits ,pour la plupart importés, en fonction de la variation du dollar américain, par rapport à la gourde qui atteint, progressivement, une dépréciation accélérée, ceci sous les yeux impuissants des autorités.
Au niveau des marchés publics visités cette semaine, la petite marmite de riz coûte oscille entre155 gourdes et 200 gourdes. La petite marmite de maïs passe de 35 gourdes à 75 gourdes. Le prix du blé se vend à 200 gourdes, le petit mil à 250 gourdes, la petite marmite de sucre à 175 gourdes. La petite marmite de pois noir est actuellement débitée à 250 gourdes. Le gallon d’huile (comestible) de cuisine (3.78 litres) s’écoule jusqu’à 1500 gourdes.
Le pâté « pate chodyè », petit déjeuner favoris des Haïtiens est fixé à 250 gourdes au niveau de certains endroits dans la capitale. Aussi, les plats chauds « Aleken » ont connu une hausse d’environ 500 gourdes presque l’équivalent du salaire minimum.
Face à cette situation pour le moins alarmante, les citoyens pressent les autorités étatiques à prendre les mesures nécessaires de nature à entraîner une réduction du coût de la vie.
À ce stade, les familles haïtiennes sont en situation d’urgence comme l’avait constaté le Programme Alimentaire Mondial (PAM). La dernière analyse de la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) révèle une augmentation constante du nombre de personnes souffrant de faim aiguë en Haïti. Près de la moitié de la population haïtienne, soit 4,9 millions de personnes, a désormais du mal à se nourrir. Une situation qui risque de se détériorer si rien n’est fait pour redresser la barre.
Lakay Info 509