Élections américaines : des Haïtiens subissent un lynchage médiatique à Springfield, dans l’Ohio
Les Haïtiens résidant à Springfield, dans l’État de l’Ohio aux États-Unis, ne savent plus à quel saint se vouer pour se défendre face aux multiples accusations lancées par des résidents américains qui habitaient la ville avant leur arrivée, selon le journaliste Luckson St-Vil.
Les immigrés haïtiens de Springfield sont accusés par les Américains de la ville d’avoir volé des canards dans les parcs, tué et mangé des chats, mais aussi d’avoir provoqué la flambée des prix, d’après plusieurs publications sur les réseaux sociaux.
Les autorités municipales de Springfield affirment n’avoir reçu aucune plainte concernant ces accusations, mais déclarent suivre la situation de près. Elles attribuent ces tensions à une forme d’hystérie collective liée à l’approche des élections présidentielles américaines.
Plusieurs hashtags ont émergé sur le net à la suite de ces accusations, incluant une photo montrant le candidat Donald Trump protégeant des chats et des canards tandis que des Noirs semblent lui courir après.
Cette hostilité envers les Haïtiens a pris une tournure politique, car Donald Trump a été invité à tenir un meeting dans la ville.
Son colistier, J.D. Vance, a profité de l’occasion pour attaquer les immigrés haïtiens sur son compte X, les accusant d’avoir apporté la tuberculose, le VIH/SIDA et d’être responsables de la hausse du coût de la vie dans la ville. Cependant, face à l’indignation générale, il a dû se rétracter, a rapporté le journal politique américain The Hill.
La chancelière haïtienne, Dominique Dupuy, a tenu une réunion sur Zoom avec une cinquantaine de membres de la communauté haïtienne de Springfield pour mieux comprendre cette montée de haine contre les immigrés haïtiens. Les représentants haïtiens ont profité de cette occasion pour demander à la diplomatie haïtienne de condamner ces injustices subies par leurs compatriotes.
De nombreux parents haïtiens ont pris la décision de garder leurs enfants à la maison, voire de les envoyer dans d’autres villes, en raison des accusations proférées par les résidents américains de Springfield à l’encontre de la communauté haïtienne, a rapporté le journaliste haïtien vivant aux États-Unis.
Bien que les autorités de la ville indiquent qu’aucune plainte formelle n’a été déposée, la situation continue de s’aggraver, surtout parmi ceux qui sont hostiles aux migrants. Entre temps, les autorités de Port-au-Prince qualifient les accusations portées à l’encontre des migrants haïtiens de racistes et sont utilisées à des fins électorales.
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