États-Unis : Trump suspend les raids de l’ICE dans les secteurs dépendant de la main-d’œuvre immigrée
Le président Donald Trump a ordonné, le 12 juin 2025, la suspension de certaines opérations de l’agence fédérale de l’immigration (ICE) visant des lieux de travail où l’emploi de main-d’œuvre immigrée est courant, selon une enquête du New York Times.
Une directive interne, consultée par le journal et émise par un haut responsable de l’ICE, Tatum King, demande aux agents de « maintenir l’arrêt de toutes les opérations/enquêtes sur les lieux de travail dans l’agriculture (y compris l’aquaculture et les usines de conditionnement de viande), les restaurants et les hôtels en activité ». L’administration affirme que ces instructions visent à préserver les secteurs économiques vitaux qui dépendent fortement des travailleurs migrants.
Pourquoi cette volte-face ?
Selon trois responsables gouvernementaux, le président Trump a reconnu lors de récentes consultations que ses politiques d’immigration agressives risquaient de fragiliser des industries clés dans des États politiquement sensibles. En effet, environ 42 % des travailleurs agricoles et un tiers des 15 millions d’employés de l’hôtellerie et du tourisme aux États-Unis sont concernés. Dans un message public sur Truth Social, Trump a déclaré :
« Nos grands agriculteurs et hôteliers disent que notre politique très agressive en matière d’immigration nous prive de bons travailleurs de longue date, ces emplois étant presque impossibles à remplacer. »
Selon l’administration, ces secteurs stratégiques connaissent de graves pénuries de main-d’œuvre, et une suspension ciblée des raids vise à éviter des conséquences économiques potentiellement catastrophiques.
Valoriser les priorités en matière de sécurité
Malgré la suspension, celle-ci ne concerne que les travailleurs sans casier judiciaire : l’ICE peut toujours lancer des opérations contre ceux soupçonnés de crimes graves, tels que la traite des êtres humains, le trafic de drogue ou le blanchiment d’argent. Un porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure a confirmé que l’administration continuerait à cibler « le pire du pire », c’est-à-dire les immigrés clandestins ayant un passé criminel.
Des réactions mitigées
La décision a suscité des réactions contrastées :
Du côté des industries agricoles, hôtelières et agroalimentaires : un soulagement tangible, face à l’instabilité opérationnelle provoquée par les raids.
Toutefois, les défenseurs des droits des migrants considèrent que la mesure est insuffisante, car elle ne protège pas les travailleurs non criminels, qui peuvent encore être ciblés en dehors des secteurs concernés.
Les démocrates et certains fonctionnaires locaux se sont félicités de cette atténuation, soulignant une victoire partielle face aux pressions économiques et politiques.
Un compromis politique
La directive illustre un changement tactique du président Trump, partagé entre sa promesse d’intensifier la lutte contre l’immigration illégale — avec un objectif de 3 000 arrestations de l’ICE par jour — et la nécessité de ne pas compromettre la stabilité économique dans des régions où ces secteurs sont des piliers politiques.
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