Haïti-Carnaval: Au milieu de la crise, Port-au-Prince se prépare à danser son carnaval cette année
Lancé officiellement le lundi 13 février au musée du Panthéon national, lors d’une conférence de presse par l’agent intérimaire Luckson Janvier, le carnaval de Port-au-Prince se déroulera les 19, 20 et 21 février prochain de 10 heures AM à 6 heures PM à cause de l’insécurité et l’absence de l’électricité.
De fait, après que le gouvernement a annoncé qu’il n’y aura pas de carnaval national cette année, il a promis via le ministère de la culture d’accompagner les mairies de la république qui veulent prendre des initiatives festives. Donc, en lieu et place du gouvernement, ce sont les maires qui seront à pied d’œuvre.
Néanmoins, Luckson Janvier rassure que des dispositions seront prises de concert avec les forces de l’ordre pour assurer la sécurité des carnavaliers.
“Tout est fin prêt pour le carnaval”, a déclaré Yves Penel, président du comité d’organisation du carnaval. L’organisation du carnaval municipal cette année s’inscrit dans une logique visant à maintenir cette tradition dans la vie des Port-au-Princiens.
5 groupes musicaux et des bandes à pied ont déjà confirmé leur participation au défilé carnavalesque durant les trois jours gras. À ceux-là s’ajoutent 3 chars allégoriques, a fait savoir Yves Penel.
Pour sa part, Herold Josué annonce beaucoup de nouveautés pour cette édition 2023 du Carnaval. Entre-temps, au Champs de Mars, lieu de rassemblement carnavalesque national, on peut le remarquer par l’ensemble des préparations à 48 heures du lancement et surtout par le nombre de stand dejá disposé pour accueillir les carnavaliers comparativement aux années antérieures.
Le carnaval est la plus grande manifestation culturelle du pays. Un rendez-vous à ne pas rater, où les artisans et les artistes exposent leurs œuvres et leurs talents créatifs. Pourtant Dans le contexte actuel, l’organisation du carnaval à Port-au-Prince attise la colère de plus d’un. En effet, depuis l’annonce de la tenue des festivités, l’opinion publique n’a de cesse de débattre sur la réelle possibilité de réaliser les activités carnavalesques en ces moments de troubles.
Dans un minibus assurant le trafic routier Clercine-Portail, la question a été lancée. Et la réponse d’un marchand de glace ambulant ne s’est pas fait attendre, car selon lui, le carnaval est un très bon moyen pour blanchir les avoirs pour certains. Alors que pour certains autres, ce n’est qu’une preuve de plus de l’irresponsabilité de l’État vis-à-vis des citoyens.
Pourtant Vickny de son côté croit que c’est un bon point du fait de penser à organiser le carnaval dans la matinée à cause de l’insécurité grandissante. Selon lui, le carnaval reste et demeure une activité culturelle qui permet aux citoyens de se défouler et d’essayer d’oublier les nombreux soucis quotidiens de la vie. Toutefois, l’État doit garder son rôle de garant de sécurité Nationale en travaillant de concert avec la PNH, pense-t-il.
Rappelons que la ville de Jacmel vient de fêter son carnaval le dimanche 12 février dernier comme un rendez-vous solennel chaque année pendant que le pays s’engouffre dans son gouffre à chaque jour qui suit.
Au milieu de l’insalubrité, l’insécurité généralisée, la cherté du coût de la vie, le blackout, les cas de kidnapping récurrents, la rareté des produits pétroliers, la somme de 15,000,000 de gourdes a été allouée à la mairie de Port-Au-Prince pour l’organisation de son carnaval.
Lakay Info509