Haïti/ Crise du carburant : Entre les autorités et les secteur privé, à qui impute la faute ?

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Haïti/ Crise du carburant : Entre les autorités et les secteur privé, à qui impute la faute ?

Malgré les multiples annonces du Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD), concernant la livraison des cargaisons et la disponibilité des produits pétroliers. Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, le carburant se fait de plus en plus rare. Les consommateurs sont contraints d’acheter du carburant sur le marché informel à des prix allant de 1,000.00 à 2,000.00 gourdes pour un gallon d’essence. À ce jour, les autorités sont restées muettes alors que la crise perdure depuis plus d’un an.

La crise du carburant persiste en Haïti, plusieurs pompes à essence sont pratiquement fermées, tandis que les gallons continuent de joncher les trottoirs au prix minimal 1,500.00 gourdes le gallon. Si par chance une station-service délivre le précieux liquide, il est très difficile de s’approvisionner,observe-t-on. Cette situation préoccupe les citoyens qui dénoncent la passivité des autorités concernées face à cette crise qui n’a que trop duré.

Des motards ont dénoncé la pratique illégale des pompistes qui distribuent du carburant sous le manteau au lieu de procéder à une distribution normale des produits pétroliers afin de permettre aux consommateurs de faire le plein. Par ailleurs, les chauffeurs de taxi-moto et de transport en commun ont déclaré qu’en raison de l’indisponibilité et du prix qu’ils paient pour l’or noir, ils sont obligés d’augmenter le prix des trajets.

Contacté par la rédaction de Lakay Info509, le Président de l’Association nationale des propriétaires de stations-service, a fait savoir que la pénurie récurrente d’essence dans le pays est due notamment à l’indisponibilité du dollar sur le marché local et aux points de divergence entre les importateurs, les propriétaires de stations-service et l’État. Marc André Dériphonse, dénonce certaines compagnies de produits pétroliers qui, selon lui, exigent des clients qu’ils paient leurs factures en dollars américains au moment de placer leurs commandes.

Le syndicaliste dénonce cette nouvelle pratique qui va à l’encontre des intérêts des propriétaires des stations-service. À son avis, la crise économique qui sévit dans le pays et l’insécurité sont deux facteurs qui les empêchent de trouver la quantité de dollars possible pour commander les produits pétroliers.

« Un baril de pétrole équivaut à 42 gallons, 125 000 barils d’essence correspondent à environ 5 millions de gallons et les 155 000 barils de diesel à plus de 6 millions de gallons, selon le système métrique américain », explique, de son côté, le syndicaliste Jacques Anderson Desroches. Il estime que cette quantité est insuffisante pour répondre aux besoins du marché, car le pays consomme près de 30 millions de gallons par mois. Selon ses explications, de telles commandes ne peuvent pas résoudre la pénurie constante de façon permanente, mais elles contribuent à réduire la tension sur le marché pétrolier local pour un temps relativement court.

« Le problème de l’indisponibilité des produits pétroliers ne sera pas résolu tant que l’État n’aura pas pris le contrôle total du secteur », affirme le Président de l’Association des Propriétaires et Chauffeurs d’Haïti. Changeux Méhu continue de pointer du doigt les acteurs de la chaîne d’approvisionnement dans cette pénurie provoquée du carburant en vue d’encaisser de plus gros bénéfices en augmentant à nouveau le prix à la pompe. Selon lui, les autorités étatiques ne devraient pas permettre aux compagnies pétrolières de planifier unilatéralement les commandes. Méhu Changeux estime que le secteur pétrolier échappe à tout contrôle des autorités gouvernementales.

Il y a quelques jours, le terminal de Varreux a informé que plusieurs dizaines de camions de diesel, d’essence et de kérosène avaient quitté le terminal, pleins, à destination des pompes à essence. Cependant, aucune livraison de carburant n’a été signalée par les gérants de stations-service et les pompistes dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince . À l’exception de deux pompes à essence à Delmas, les autres ne procèdent pas à la distribution de l’essence. Entre-temps, la pénurie persiste et la population paie le prix fort, malgré le fait que les prix à la pompe ont été ajustés à deux reprises sous le gouvernement d’Ariel Henry.

Une situation qui n’est pas sans conséquence sur l’économie nationale, notamment le prix du transport des marchandises qui s’envole de jour en jour. Tout cela se passe sous le nez des autorités qui gardent leur mutisme et affichent une l’indifférence totale face à la misère du peuple haïtien.

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