Haïti : des journalistes sensibilisés sur le rôle de la presse dans l’éducation à la citoyenneté et aux droits humains
L’Académie Libre du Savoir d’Haïti (ALSH) a organisé un colloque sur le rôle de la presse dans l’éducation à la citoyenneté et aux droits humains. Cette activité s’est révélée fructueuse tant pour les participants que pour les intervenants.
Le rédacteur en chef du Nouvelliste Frantz Duval, le professeur à l’Université Auguste D’Meza, la responsable des programmes au Réseau national de défense des droits humains, Rosy Auguste Ducena, et le directeur général d’Alterpresse Gotson Pierre ont été les intervenants.
M. Frantz Duval, dans son intervention, a mis l’accent sur l’évolution constatée au niveau des médias. Arguant qu’à partir de 2020, les médias ne détiennent plus le monopole de l’information. Il a également relaté le modèle de fonctionnement des médias en Haïti, qui n’est ni contrôlé ni réglementé par des instances étatiques, précisant que cette façon de « laisser faire » est très différente de celle de la France ou des États-Unis d’Amérique.
Pour sa part, Auguste D’Meza a salué le travail effectué par les pionniers de la presse haïtienne, dont les résultats se sont soldés par la liberté de presse. Cependant, le professeur à l’Université déclare que la presse est le secteur le plus ciblé tant par l’appareil gouvernemental que par les bandits, notamment ceux regroupés sous l’appellation du « Viv Ansanm ». M. Auguste D’Meza a aussi critiqué la façon de vivre des Haïtiens : « Nous vivons sur des lignes parallèles, nous ne nous rencontrons pas. Autrefois, le carnaval et le football constituaient des points de rencontres nationales, maintenant ce n’est plus le cas », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, pour le professeur, il est important d’insérer un cours sur l’éthique et l’introduction à la constitution au niveau de l’enseignement supérieur. Il croit également qu’il est nécessaire d’inclure davantage le volet des droits humains dans les livres de citoyenneté, en insistant sur des aspects pratiques.
Rosy Auguste Ducena, autre intervenante, a montré les points de ressemblance et de différence entre les droits humains et la presse. Arguant que ces deux entités sont indispensables au bon fonctionnement de la société haïtienne, la dirigeante du RNDDH fait le plaidoyer pour former des citoyens engagés pour le pays en enseignant dès le plus jeune âge des notions de respect, d’amour de l’environnement, et d’éducation à la citoyenneté aux enfants. Selon la militante des droits de l’homme, les droits humains sont une affaire de bien commun.
Gotson Pierre a insisté sur la nécessité d’équilibrer l’agenda médiatique en procédant à la diversification thématique, dont l’objectif vise à la démocratisation de l’information en vue d’informer mieux, d’apprendre mieux, et de connaître mieux les droits civiques, notamment les droits de vote.
Au terme de l’activité, Patrick Alexis, responsable de l’Académie Libre du Savoir d’Haïti (ALSH), se dit satisfait de ce colloque et promet d’organiser d’autres activités similaires aussi enrichissantes, où chaque individu aura l’opportunité d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour réussir dans un monde en constante évolution.
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