Haïti : elle s’est identifiée comme policière depuis près de vingt ans
Ouista Louis, une femme d’une quarantaine d’années, a réussi à tromper la vigilance de toutes les directions centrales de la Police Nationale d’Haïti (PNH) pendant près de vingt ans, jusqu’à son arrestation par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) le 9 septembre 2024.
De nombreux policiers sont tombés des nues en apprenant que Ouista Louis, connue sous le nom de code « Whisky », n’a jamais été policière de toute sa vie.
Elle était très connue dans la zone de Bon-Repos, où elle se faisait passer pour une policière toujours prête à venir en aide à la population et à ses supposés collègues.
Ouista Louis maîtrisait tellement bien les rouages de la police qu’elle circulait en toute quiétude dans les différents bureaux de la PNH, sans que personne n’ose questionner son origine, sa formation ou la promotion à laquelle elle appartenait.
Elle a trompé presque tout le monde. Lorsqu’elle prétendait être Agent IV, certains policiers avaient des doutes. Mais, quand plusieurs de ses collègues ont été promus au grade d’inspecteur, elle a fait confectionner un uniforme reflétant son faux statut.
Les suspicions se sont multipliées lorsqu’elle a commencé à fréquenter des locaux sécurisés et à interagir avec des officiers gradés, si bien que les agents de rang inférieur lui remettaient leurs rapports sans poser de questions à leur « supérieure ».
La situation révèle un laxisme, voire une complicité à plusieurs niveaux au sein de la PNH. Il est choquant de constater que des policiers remettaient leurs rapports à cette fausse inspectrice divisionnaire (« Inspektris bo katedral ») dans la plupart des commissariats de la zone métropolitaine, sans que personne ne remarque l’escroquerie.
Cette supercherie a duré trop longtemps. Ouista Louis, toujours vêtue de son uniforme probablement confectionné par un tailleur complice, a vu son monde s’effondrer lorsqu’elle a été appréhendée par des agents de la DCPJ dans les locaux du Commissariat de Delmas 33, qu’elle fréquentait depuis des années.
Elle a avoué qu’elle voulait simplement subvenir à ses besoins, tout en se permettant de se « grader » de temps en temps. L’arme qu’elle portait appartenait à un individu instable.
Haïti va mal, et l’on se demande comment une personne a pu tromper des professionnels formés pour protéger et servir la population pendant près de vingt ans. Cela soulève de sérieuses questions sur la sécurité de la population.
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