Haïti : Une plateforme d’organisations de femmes préconise un gouvernement de consensus pour dénouer la crise
La Plateforme des Organisations des Femmes luttant contre la Violence ( P- OFLUV) dénonce l’inaction du gouvernement face à la détérioration du climat sécuritaire et la situation économique du pays.
Dans une note rendue publique dont une copie a été acheminée à la rédaction de Lakay info 509, cette plateforme qui regroupe plusieurs organisations de femmes, critique le fait que près de 17 mois à la tête du pays, le bilan du gouvernement dirigé par le premier ministre Ariel Henry est presqu’inexistant. C’est le chaos pour être plus simple, font remarquer ces organisations.
La Plateforme des Organisations des Femmes Luttant contre la Violence ( P-OFLUV) en veut pour preuve la situation de misère, l’augmentation des cas d’enlèvement, le chômage, la crise du carburant et l’inflation galopante.
En outre, elle condamne avec véhémence la passivité des autorités qui n’ont rien fait, de concret pour résoudre la crise politique et ses corollaires.
« Partout le sang coule, aucun secteur n’est épargné. A chaque 3 kilomètres parcourus sur le territoire, il y a une poche de gangs en lien, soit avec certains acteurs politiques, soit avec des membres du secteur privé des affaires comme en témoignent les récentes sanctions prises par certains pays de la communauté internationale à leur encontre pour financement de groupes armés », lit – on dans cette note.
La P- OFLUV déplore également la corruption qui gangrène l’administration publique, l’impunité, la cherté de la vie, la décapitalisation de la classe moyenne et la diminution considérable du pouvoir d’achat de la population, la fermeture des entreprises, la déportation massive des compatriotes haïtiens en situation irrégulière en République dominicaine et la résurgence du Choléra.
Pour redresser la barque nationale, la Plateforme des Organisation des Femmes Luttant contre la Violence presse les acteurs politiques, les leaders religieux de toutes confessions, les membres des organisations syndicales et patronales, les organisations de la société civiles, l’Université, les organisations paysannes à s’asseoir sur une même table dans le cadre d’un dialogue national afin d’accoucher un gouvernement de consensus ou de salut public devant réaliser le référendum pour une nouvelle constitution et organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques.
Détenteur de la légitimité populaire de par sa composition, ce gouvernement devra inclure dans son agenda la question de la modernisation de la loi électorale avant la tenue des élections, la refonte des codes de la République, la réforme de la Police et de la Justice ainsi que la reforme de l’administration publique, conclut la note.
Rénald Guerrier / Lakay info 509