Haïti : une rentrée des classes sous fond de crise économique et sécuritaire
Les embouteillages s’accumulent, et les marchés sont bondés à l’approche de la réouverture des classes pour l’année académique 2024-2025, fixée à ce premier octobre par le gouvernement.
De nombreux parents expriment leur inconfort face à l’augmentation continue des prix. Certains se demandent encore si les autorités haïtiennes ont eu raison de maintenir la date du premier octobre, même si, selon Esdras, un chauffeur de camionnette, reporter la rentrée à janvier 2025 n’aurait peut-être pas rendu les parents plus prêts.
Les familles se précipitent dans les rues, à l’approche de la rentrée, pour acheter des étoffes pour les uniformes, des valises et des fournitures scolaires, malgré le peu de temps restant. Les plaintes sont nombreuses alors que les portefeuilles se vident. Josiane, mère de deux enfants, partage son calvaire depuis la mort de son mari à Pernier, explique à quel point il est difficile de subvenir aux besoins de ses enfants pour qu’ils puissent aller à l’école.
« Tous les prix ont augmenté », se lamente Kervens, qui a pris en charge les courses scolaires à la place de sa femme, mais n’a pu en réaliser que la moitié. Nenel, un vendeur ambulant de fournitures scolaires, regrette que les subventions promises par le gouvernement n’aient pas eu l’effet escompté. Il raconte que cela fait presque une semaine qu’il circule avec la même quantité de marchandises dans sa brouette.
Les petits commerces subissent également un lourd tribut en raison de l’insécurité généralisée et de la précarité financière des parents. Ils dénoncent l’inaction du gouvernement, qui n’a pris aucune mesure pour alléger leur situation. L’aspect sécuritaire préoccupe aussi beaucoup, car aucune amélioration n’a été observée par rapport à l’année précédente, où des balles perdues tombaient même dans les salles de classe.
La réouverture des classes continue d’impacter fortement la vie des familles. Nombreux sont les parents qui, malgré la peur et les difficultés financières, font tout leur possible pour ne pas priver leurs enfants de la première semaine d’école, allant même jusqu’à contracter des « ponya » pour financer ce luxe.
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