Haïti/ Violences armées : Petite- Rivière de l’Artibonite en proie à une catastrophe humanitaire à cause des atrocités des gangs
Depuis l’intervention musclée des bandits de Gran Grif et Nan Palmis à Petite – Rivière de l’Artibonite le 18 octobre dernier, la situation sécuritaire se déteriore dans la commune provoquant ainsi le déplacement forcé de plusieurs milliers de familles vers des sections communales et d’autres villes de la région.
Selon une enquête menée par le Groupement des Jeunes Visionnaires pour le Développement (GROUPJEVIDEV), jusqu’ au 21 novembre dernier, près de 29 mille 821 familles dont 47 femmes enceintes ont dû fuir leurs maisons pour échapper à la fureur des gangs.
L’ organisation dit s’appuyer sur des données collectées sur le terrain et ses réseaux d’informateurs dans le cadre de cette enquête. Cette structure dénonce l’inaction des autorités face à la situation chaotique que vivent les rivartibonitiens.
« Les habitants n’ont plus accès aux ressources qui leur permettaient d’assurer leurs subsistances. Les agriculteurs ont été forcés d’abandonner leurs cultures avant la saison des récoltes ; d’autres ne peuvent plus rejoindre leurs lieux de travail ou se procurer des matériels dont ils ont besoin pour leurs activités. Aujourd’hui, les groupes armés prennent en otage la commune. Pour résister à cette situation, la majorité des rues sont barricadées par la population afin de retarder les groupes armés à leur entrée dans le centre-ville », peut-on lire dans ce rapport d’enquête qui décrit un tableau sombre de la situation sur le terrain.
De ces familles déplacées, l’organisation dit avoir recensé 13 mille 522 enfants, 9 mille 204 femmes et 7 mille 048 hommes.
La majorité d’entre elles se sont réfugiées à Labady troisième section communale de Petite Rivière de L’Artibonite qui accueille 11938 personnes évalué à 40%, suivi de la commune de Saint Marc avec 5 666 personnes soit 19%, les Verettes 4 771 soit 16%, Liancourt avec 4 473 personnes soit 15%, Marchand Dessalines 1 789 personnes soit 6% et Gracette 1 194 personnes soit 4%, rapporte l’organisation précitée.
Les enqueteurs du Groupement des Jeunes Visionnaires pour le Développement ont aussi relevé l’assassinat de plusieurs dizaines de personnes, plusieurs cas de viol, l’incendie de près d’une centaine de maisons, le vol de 300 têtes de bétail des paysans et près de 700 panneaux solaires par les gangs.
La situation reste critique sur le terrain selon l’organisation qui présente Petite Rivière de l’Artibonite comme une ville morte où les portes des institutions étatiques sont fermées à l’éxception de l’Hôpital Charles Colimon qui fonctionne au ralenti toujours selon le rapport d’enquête.
En terme de recommandation, le GROUPJEVIDEV appelle le gouvernement à agir vite pour éviter le pire.
» La population de la Petite-Rivière-de-l’Artibonite est dans une crise humanitaire qui nécessite une intervention urgente de l’État et de la société civile. En plus des préoccupations liées au climat d’insécurité généralisée dans la commune, il y a une pénurie d’eau potable et de nourriture. Par ailleurs, les institutions locales sont incapables de fournir à la population les services de base. Sans oublier que les activités des groupes armés ont causé d’énormes pertes au sein de la population », conclut l’organisation.
RG / Lakayinfos 509
