Interview: Les jeunes et les paris sportifs, une association souvent vouée à l’échec
L’année 2022 touche à sa fin, la crise socio-politique connue en Haïti durant l’année a affecté pratiquement tous les secteurs de la vie nationale. Le chomage et la cherté de la vie ne font pas bon ménage, et les jeunes désireux de s’offrir de l’argent pour leurs nombreux besoins se livrent au jeu de hasard, dans la plupart des cas, les paris sportifs. Lakay Info509 est allé à la rencontre de quelques jeunes qui nous ont livré des témoignages plutôt intéressants.
Les boutiques de paris sont bondés de jeunes, tous rêvent de toucher le jackpot. Mais, fort souvent, ils sont forcés de retourner chez eux les mains vides, et donc de mettre leur rêve sur pause le temps d’une nuit, car il faudra remettre ça le lendemain coûte que coûte.
Toutefois, les paris sportifs représentent un danger de taille pour certains jeunes qui forcent un peu trop sur leur capacité à tenir la route. Nous avons rencontré Marcelo, un jeune de secondaire II qui ne peut plus poursuivre ses études à cause des paris.
“J’ai découvert les paris sportifs par le biais d’un ami proche, la première fois, je n’étais pas très emballé par l’idée de placer mon argent dans ce que je considérais comme une arnaque pure et simple. Mais j’ai gagné le premier jour et j’y ai pris goût, je ne pouvais plus m’arrêter depuis, tous mes avoirs y ont passé, même l’argent pour ma scolarité. J’ai été obligé de mentir à mes parents, mais la vérité finit toujours par éclater. Mes parents ont décidé de ne plus m’aider pour les études alors que moi je sais qu’un jour je serai riche dans le jeu, quitte à faire d’énormes sacrifices”, nous a-t-il confié.
De son coté, Ricardo nous a raconté avoir beaucoup galérer avant de pouvoir se détacher de son addiction, mais toutefois il est loin d’être guéri.
“J’ai commencé a joué en 2018, c’était une découverte fascinante, je m’étais surpris parfois à rêver dans mon sommeil avoir gagné le gros lot. Je ne pouvais pas me détacher du jeu, ma copine m’a largué à cause de mon obsession pour le jeu. J’étais devenu un parieur professionel comme on le dit, mais en fait, j’étais toujours le grand perdant. C’est pas comme ci je pouvais faire grand chose, je m’étais entièrement devoué au jeu. Sincèrement, j’ai été liberé de cette addiction à la mort de ma mère, ce fut un période difficile mais qui m’a permis de voir les choses autrement’, a-t-il lancé.
Nombreux sont les jeunes qui se trouvent dans des situations similaires, les paris sportifs augmentent un peu plus de jour en jour sur toute l’étendue du territoire national. La dépendance aux jeux est perçue comme une maladie, et il est fortement deconseillé aux jeunes de moins de 18 ans
Lakay Info509
