Journée internationale des droits de la femme
La célébration de la journée internationale des droits de la femme du 8 mars 2023 est un vrai défi pour Haïti
Le Rezo Fanm Aktif kapotiy (REFAK) a réalisé que pour l’émancipation et l’autonomisation de la femme haïtienne, il y a du chemin à parcourir. Tenant compte de l’augmentation de la violence faite aux femmes durant ces derniers mois, il est superflu de dire que le tableau est de plus en plus sombre.
La coordonnatrice de ce réseau de femmes, Mme Wideline CAMEUS, ex- mairese de la Commune ( Capotille), a admis que la liste d’obstacles majeurs à cette lutte pour le respect des droits de la femme s’allonge en raison notamment de l’instabilité politique, l’impunité, la corruption et l’insécurité.
Le Rezo Fanm Aktif kapotiy (REFAK) se dit consterné devant la détérioration et l’aggravation des conditions de la vie de la femme haïtienne.
Le réseau a constaté que durant ces derniers mois, beaucoup plus de femmes qui sont au chômage et frappées par la cherté de la vie se livrent à la prostitution pour subsister. D’autres qui s’occupent à leurs activités sont enlevées, violées, tabassées et assassinées sans qu’un procès sérieux soit débuté pour que justice soit faite relativement à leur situation. Ajouter à cela, les cas d’hacèllements sexuels, de violences conjugales et domestiques qui sont monnaies courantes ou deviennent des faits divers. Suite aux enlèvements, aux blocages des routes, beaucoup de femmes notamment » les madans sara » sont décapitalisées. Dans l’administration, l’inégalité des salaires reste toujours un problème séculaire, la discrimination et la marginalisation font toujours rage dans la société.
Le reseau a constaté que les viols commis sur ces femmes ont donné lieu à des grossesses non désirées et, pour certain cas, a facilité la transmission des maladies vénériennes.
Devant l’ampleur de la situation, le Rezo Fanm Aktif Kapotiy invite les autorités, notamment le Haut Conseil de la Transition (HCT) à passer du droit proclamé au droit effectif pouvant consacrer le respect systématique des droits des haïtiennes.
Pour marquer la célébration de cette journée du 8 mars, l’organisation a exhorté le gouvernement à prendre des mésures fortes afin d’encadrer les femmes qui sont d’ailleurs majoritaires dans la société, pour qu’elles puissent enfin atteindre par l’éducation et la formation professionnelle leur autonomie et émancipation. C’est la seule voie qui conduira au développement durable.
Le REFAK est sidéré devant l’avancée de la lutte des femmes à l’échelle modiale, alors qu’en Haïti, on est encore très loin du but. Cette année, à travers le monde, cette journée est célébrée sur le thème: Pour un monde digital inclusif, innovation et technologie dans l’égalité des genres à travers le numérique. Le but est de permettre au monde de reconnaître et souligner les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles. Il s’agit aussi d’une occasion pour sensibiliser le public au progrès accompli dans la réalisation de l’égalité des genres et au travail qui reste à faire à cet égard.
Le REFAK a réalisé que l’égalité entre les sexes n’est pas seulement dans l’intérêt des femmes et de la collectivité, c’est aussi un moyen crucial de renforcer la croissance économique et de la rendre plus inclusive. Mais, le réseau a affirmé que les femmes ne pourront véritablement accéder à l’emploi et à l’entrepreneuriat que si ce principe est intégré dans les systèmes juridiques et son respect assuré par un meilleur accès de celles-ci à la justice.
Lakay Info509