L’ex-ministre Lucmanne Dellile mieux sur le banc que sur le terrain
Me Lucmanne Dellile fait une radiographie critique de l’état du système judiciaire haïtien dont il était l’un des plus importants acteurs.
La justice est à son plus bas niveau, estime-t-il,en mettant en avant l’inaction face à la prise d’assaut du palais de justice au Bicentenaire, à Port-au-Prince et le silence constaté devant les exactions des bandits armés contre de paisibles citoyens dans leurs propres quartiers.
Cependant, l’ancien titulaire du ministère de la justice ne parvenait pas, en conférence de presse, le mardi 24 octobre 2023, à nommer quelques actions qu’il avait entreprises de concert avec d’autres instances étatiques pour redorer le blason de la justice.
Vêtu du costume de coordonnateur du mouvement politique « Debout Citoyen », Me Lucmanne Dellile a décrit une justice moribonde. Il en veut pour preuve la série des sanctions imposées contre des membres des élites des secteurs politique et économique en Haïti. Les faits reprochés aux sanctionnés ont été commis sur le territoire national. Les lois haïtiennes reconnaissent ces faits comme des infractions et pour lesquelles des peines sont prévues. Mais, la justice, tellement faible, ne poursuit personne, regrette l’ancien ministre de la justice et de la sécurité.
Interrogé sur des mesures qu’il avait prises pour empêcher la faillite des institutions du secteur de justice quand il était aux affaires, Me Delille s’est contenté de dire qu’il avait pris des mesures fortes sans les nommer. Et, poursuit-il, ces mesures lui ont coûté la tête au ministère de la justice.
Me Lucmanne Dellile, ancien membre du gouvernement de Joseph Jouthe sous la présidence de jovenel Moise, a prétexté que s’il avait le plein soutien de l’équipe gouvernementale d’alors les groupes armés seraient aujourd’hui un souvenir d’un passé récent pour le peuple haïtien.
Sur la base du constat dressé de la situation actuelle, l’ancien membre du conseil supérieur de la police nationale encourage la population à se mobiliser et à se tenir debout pour dire non à l’inacceptable et non à l’intolérable.
Par ailleurs, l’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince a salué l’arrestation de Joseph Félix Badio, présenté comme le cerveau du complot ayant abouti à l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Me Lucmanne Delille plaide pour l’aboutissement de l’enquête sur ce crime pour qu’à l’avenir un tel acte ne se reproduise plus contre un dirigeant politique en dépit des divergences qu’on pourrait avoir contre lui.
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