L’insécurité et le calvaire des « Madan Sara »

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Toutes les couches de la société sont frappées par le phénomène de l’insécurité. Même Les « Madan Sara », rudes travailleuses au quotidien, ne cessent d’être victimes d’actes injustes et d’agression des malfrats dans plusieurs régions du pays. Cette situation a entraîné de graves conséquences sur la production nationale et entrave l’économie haïtienne.

La plupart de ces femmes commerçantes appelées « Madan Sara » assurent la transition de produits agricoles et autres types de marchandises des producteurs locaux et grossistes vers différents marchés au niveau du pays. Elles s’installent dans les marchés publics jusqu’à l’épuisement de leurs stocks.

Depuis environ deux ans, ces femmes sont confrontées à de sérieuses difficultés à mener leurs activités commerciales en raison de la détéroriation du climat sécuritaire.

Il est 5h de l’après-midi, vêtue d’une robe longue noire, Julienne se débrouille au marché de « Seradòt », à Bon-Repos (entrée nord de la capitale). L’air désespéré, elle attend des clients pour se débarasser des colis qu’elle a emmené au marché au prix d’énormes sacrifices en termes de temps, d’énergie, et dont le transport lui a coûté une somme considérable.

Cette jeune femme de 35 ans exprime ses préoccupations face à la détérioration du climat sécuritaire dans les grands axes routiers, notamment la route nationale #1 au niveau de Canaan.

« En vue de subvenir aux besoins de mes enfants et à ceux de mes proches, je suis obligée de me rendre dans plusieurs villes de provinces presque chaque semaine pour acheter des marchandises que je dois revendre afin de pouvoir en tirer des bénéfices. On évolue dans un context assez compliqué. Nous devons constamment faire face à de nombreux problèmes, dont celui des gangs armés pour lesquels nous constituons la principale cible », a t-elle raconté.

Parallèlement, Claudia, Madan Sara depuis plus de 10 ans s’installe au marché Salomon. Elle dit constater une baisse considérable de ses bénéfices ces deux dernières années.

« Nous les commerçantes, sommes l’un des secteurs du pays les plus touchés par l’insécurité. Ce phénomène est en quelque sorte la cause de la baisse du flux de produits agricoles sur les marchés dans différentes zones de la capitale, car les bandits armés ne cessent de détourner nos camions de marchandises. Ils nous violent, nous kidnappent, et tuent même des gens dans nos rangs en cas où ils n’obtiennent pas le montant exigé comme rançon », a-t-elle ajouté.

Joint au téléphone par la rédaction de Lakay info509, à ce sujet, l’économiste Etzer Emile pour sa part affirme que cette situation décapitalise, asphyxie et appauvrie les « Madan Sara » qui sont livrées à elles-mêmes, ne pouvant pas compter sur les autorités étatiques.

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