Haïti / Corruption
Obtenir un service public en échange de pots-de-vin devient monnaie courante
Dans un rapport d’enquête sur la perception de la corruption en Haïti pour les deux dernières années, l’Ensemble Contre la Corruption ( ECC) présente le versement de pots de vins comme un fléau qui gangrène l’administration publique haïtienne.
Ainsi, 80 % des contribuables sondés confirment avoir versé des dessous-de- table pour obtenir des services à la Direction de l’Immigration et de l’Emmigration, 78 % dans les parquets et tribunaux, 73 % à la Direction des Archives Nationales, 72 % à la DGI et 69 % à l’OAVCT, selon les résultats de cette enquête. D’autres institutions comme des hôpitaux, la Police , l’Office National d’identification et la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement ne sont pas épargnées, déplore l’Ensemble Contre la Corruption qui regroupe des organisations de la société civile.
Il appelle les plus hautes autorités du pays à lutter contre ce fléau qui est l’une des causes du mauvais classement d’Haïti dans le dernier rapport de Transparency International avec seulement 2 points sur 10.
Edouard Paultre, le sénateur Patrice Dumont, Rodeney Médard et Romulus Jean Baptiste qui ont présenté ce rapport d’enquête, pensent que les citoyens ont aussi leur rôle à jouer dans ce combat.
» La corruption cache la beauté de la vie en Haïti », analyse le sénateur Dumont qui déplore le fait que tous les secteurs de la vie nationale sont concernés par cette pratique.
S’il est vrai que 9 sur 10 des derniers rapports d’enquêtes de l’Unité de lutte contre la Corruption ont été remis aux parquets des juridictions concernées, les suivis légaux ne sont pas toujours à la hauteur des attentes de la société, selon l’ECC qui en veut pour preuve le mauvais traitement fait par le juge Ramoncite Accimé dans l’instruction du dossier Pétro Caribe.
En guise de recommandations, l’Ensemble Contre la Corruption invite les autorités à lutter contre la pratique de versement de pots de vins au niveau de l’administrstion publique, implémenter un programme de service en ligne, réviser le projet de loi sur la transparence publique et réformer les lois organiques des entreprises publiques.
Rénald Guerrier / Lakay info 509
