Rivière Massacre : Des citoyens appuient la construction du canal à Ouanaminthe, mais critiquent l’attitude des autorités haïtiennes dans le dossier

Rivière Massacre : Des citoyens appuient la construction du canal à Ouanaminthe, mais critiquent l’attitude des autorités haïtiennes dans le dossier

La construction du canal à la frontière entre Haïti et la République dominicaine suscite de multiples réactions chez les citoyens de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des petits marchands aux universitaires, les positions sont partagées. Toutefois, à chacun sa façon de procéder pour mener à bien cette crise diplomatique.

Andréna, une marchande de jus naturel près du marché des rues de Gérald, exprime sa préoccupation concernant la fermeture des frontières. Elle est prête à se battre si nécessaire, car les Dominicains n’ont pas le droit de dicter les actions des Haïtiens sur leur territoire. Cette position est partagée par de nombreux jeunes de la région.

Carole, qui prépare des repas dans un restaurant de fortune, critique le manque d’action des autorités en soutien aux citoyens face au gouvernement dominicain. Elle estime que les autorités devraient faire davantage pour soutenir les Haïtiens.

Youri, un professeur de danse à Fleuriot, croit en la capacité du peuple haïtien à s’unir. Il dénonce les élites haïtiennes qui semblent soutenir tacitement le gouvernement dominicain, ce qui expliquerait la réaction mesurée du gouvernement haïtien.

À Caradeux, des jeunes du camp « Camp Toto » qui travaillent comme chauffeurs de moto-taxis saluent la solidarité affichée par les Haïtiens face au gouvernement dominicain. Ils se disent prêts à affronter l’armée dominicaine de toutes les manières possibles pour faire respecter les droits des Haïtiens, malgré l’absence apparente de l’État.

Éric, propriétaire d’un magasin de pièces automobiles à Caradeux, estime, lui aussi, que l’État haïtien agit trop lentement et semble inexistant face aux actions du gouvernement dominicain. Il appelle à la prudence, car la puissance militaire dominicaine est supérieure, mais encourage la vigilance.

Le canal de la rivière Massacre est devenu une pompe de discorde entre les deux pays, mais la majorité des Haïtiens interrogés estiment que les Dominicains sont injustes en empêchant la construction du canal, d’autant plus qu’ils ont 11 prises sur la rivière. Pour la plupart, les Haïtiens, avec ou sans l’accord du gouvernement, devraient envisager d’autres moyens pour rétablir cette injustice persistante à l’encontre du peuple haïtien.

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