Vivre libre ou mourir
Vivre libre ou mourir… Tel était le cri des esclaves de Saint-Domingue au XVIIᵉ siècle, prolongé au XVIIIᵉ siècle, pour culminer avec l’indépendance d’Haïti au début du XIXᵉ siècle. Aujourd’hui encore, ce slogan résonne dans mon esprit et galvanise tous mes sens.
Mais aujourd’hui, la contre-révolution s’est infiltrée dans nos entrailles, utilisant nos fils et nos filles pour extirper de notre histoire les prouesses de nos ancêtres. Engourdis par un syndrome de Stockholm sans précédent, nous nous résignons à répéter : « Nous avons perdu 80 % du territoire de la ville de Port-au-Prince et une grande partie de nos villes provinciales, notamment dans le département de l’Artibonite. »
Qu’avons-nous fait de cet héritage légué par nos ancêtres, acquis au prix de leur sang ? Si les esclaves avaient eu l’intelligence d’utiliser divers instruments pour combattre les colons, combien d’outils et de stratégies nous faudra-t-il pour combattre le néocolonialisme ?
Nous avons perdu nos fils ! Ceux qui se sont convertis en gangs ne sont plus vraiment nos enfants ; plus de 90 % d’entre eux sont aujourd’hui irrécupérables. Mais battons-nous pour sauver le reste ! Récupérons ce sol dont nous étions fiers d’être les maîtres naguère. Utilisons toutes les stratégies possibles et imaginables, toutes les formes d’armes légitimes pour combattre l’ennemi. Commençons par éradiquer les bandits, ces esclaves domestiques modernes, tout en affrontant les forces de la contre-révolution qui ont tué l’empereur Dessalines.
Nous sommes en guerre. Soyons des soldats ! L’avenir heureux de nombreux peuples dépend de notre hébétude ou de notre chaos. Sans sécurité, il n’y a pas de paix ; sans paix, pas de stabilité ; sans stabilité, pas de croissance économique, pas d’école, pas de recherche. Et sans tout cela, pas de peuple au XXIᵉ siècle.
Battons-nous ! Réfléchissons jour et nuit, et agissons !
Vivre libre ou mourir… Nous sommes appelés à disparaître en tant que peuple si nous ne nous battons pas.
Haïtien révolté
André Charles Guéret, exilé forcé, Haïtien authentique, depuis Santiago de Chile, en Amérique du Sud, ce 1er janvier 2025.
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