
Cap-Haïtien : un refuge pour les déplacés fuyant l’insécurité à Port-au-Prince
Face à la violence des gangs, de nombreux habitants de Port-au-Prince sont contraints d’abandonner leurs maisons pour se réfugier dans d’autres départements du pays. Parmi les destinations privilégiées figurent Saint-Marc, Gonaïves et, surtout, Cap-Haïtien.
La deuxième ville du pays devient un havre pour ces déplacés. Déjà prisé pour son patrimoine historique et ses attraits touristiques, le Cap accueille aujourd’hui un nombre croissant de réfugiés fuyant la capitale en proie à une insécurité grandissante.
« Je n’en peux plus. Je laisse Port-au-Prince aux bandits. Ils veulent exterminer la population civile. À partir de ce week-end, je prends le bus pour Cap-Haïtien », confie Ketia, étudiante en troisième année de sciences infirmières.
Danilo, 26 ans, partage son avis : « Je préfère partir tant qu’il est encore temps. Les autorités sont complices du chaos. Mon billet pour le Cap est déjà acheté. »
Même constat pour Jonite, mère de deux enfants : « Demain, à la première heure, je quitte Port-au-Prince avec mes enfants pour la cité Christophienne. Je suis dégoûtée. Je ne crois pas que je reviendrai un jour. J’ai trop souffert. »
Le choix du Cap-haïtien s’explique aussi par l’impraticabilité de la route nationale #2, reliant Port-au-Prince au Grand Sud, bloquée par des gangs depuis mai 2024.
Selon l’ONU, environ 6 000 personnes ont été tuées et plus de 2 000 blessées en Haïti à cause des violences de la coalition criminelle Viv Ansanm.
S’étendant sur 53,5 km², Cap-Haïtien reste une capitale touristique et historique. Contrairement à la région métropolitaine de Port-au-Prince, le Grand Nord est, jusqu’à présent, épargné par les gangs. La vie y suit son cours, loin du climat de terreur qui règne dans la capitale.
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