Circuler de Port-au-Prince vers Delmas ou Pétion-Ville, un calvaire pour les usagers de la route
Depuis plusieurs semaines, les heures de pointe dans la capitale haïtienne et ses environs sont devenues un véritable cauchemar pour les usagers. D’immenses embouteillages paralysent les principales artères de Port-au-Prince, Delmas et Pétion-Ville. Cette situation, selon des témoignages recueillis auprès de passagers et de chauffeurs, résulte de la montée en puissance des gangs armés. Ces derniers, ayant récemment étendu leur contrôle sur de nouveaux territoires, ont intensifié les violences, rendant plusieurs routes impraticables pour les citoyens paisibles.
Ce mercredi 4 décembre 2024, en début d’après-midi, entre Lalue et Bourdon, Junior, au volant d’un minibus, partage son calvaire : « Je suis fatigué, je n’en peux plus. Cela fait plus de trois heures que je suis bloqué ici. La file n’avance quasiment pas, et je suis presque à court d’essence », se désole-t-il. Junior assure normalement la liaison entre le centre-ville et Pétion-Ville, mais cette journée lui semble interminable.
André (nom d’emprunt), un chauffeur de taxi-moto, désigne les gangs armés comme principaux responsables de ces blocages. Il critique également l’inaction des autorités : « Les gangs contrôlent trop de territoires et limitent nos déplacements. Mais ceux qui dirigent ne pensent qu’à leurs propres intérêts. Ils n’ont jamais montré une réelle volonté de combattre ces bandits », dit-il avec colère.
Marjorie, une mère accompagnée de ses enfants, est tout aussi exaspérée. Devant se rendre à Thomassin, elle s’inquiète des conséquences de ce retard : « Je vais rentrer trop tard à la maison. Ce sera difficile d’aider mes enfants avec leurs devoirs aujourd’hui. Ils seront trop fatigués », confie-t-elle, visiblement découragée.
Depuis environ deux semaines, certaines zones stratégiques comme l’avenue Pouplard, Nazon et le carrefour de l’aéroport sont devenues impraticables et désertées. Les gangs de la coalition dite « Viv Ansanm », en étendant leur influence, ciblent principalement la population civile haïtienne, totalement démunie face à leur emprise.
Il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour rétablir la sécurité et garantir la libre circulation dans la capitale.
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