Haïti : Himmler Rebu appelle à une meilleure coordination des forces armées et policières
Lors d’une intervention à la radio, Himmler Rebu, analyste et observateur des questions de sécurité, a exposé ses réflexions sur la situation sécuritaire en Haïti. Dans un discours pragmatique, il a souligné les défis auxquels font face la Police Nationale d’Haïti (PNH) et l’armée haïtienne dans leur lutte contre les groupes armés.
Pour Rebu, le problème principal ne réside pas dans les capacités des forces armées ou de la police, mais dans l’absence d’une coordination efficace. Selon lui, les deux institutions disposent des ressources humaines et techniques nécessaires pour éradiquer les gangs, mais il manque une figure capable de diriger, planifier et synchroniser leurs efforts sur le terrain.
Il a également souligné l’importance d’évaluer correctement les besoins en matériel pour mener à bien ces opérations. Il a critiqué les lenteurs administratives, notant que certaines commandes d’équipements ne sont pas toujours prioritaires.
Himmler Rebu a insisté sur une approche stratégique pour affronter les gangs. Il estime que le recours systématique à des échanges armés n’est pas toujours la meilleure option. Il préconise de cibler efficacement les chefs des groupes armés pour les neutraliser sans provoquer de violences inutiles.
Cependant, il a mis en évidence une faiblesse majeure dans les opérations de la PNH : une fois les gangs chassés d’un territoire, la police ne maintient pas une présence durable. Pour éviter que les groupes armés ne regagnent du terrain, il a proposé que l’armée prenne le relais pour stabiliser les zones reconquises.
Concernant le leadership au sein de la PNH, Himmler Rebu a dénoncé les appels fréquents au remplacement des chefs de police. Pour lui, ces changements, souvent effectués tous les quatre mois, ne résolvent pas le problème de fond. Il plaide pour une continuité des actions et une stratégie globale, plutôt que des remaniements incessants.
En ce qui concerne la force multinationale récemment déployée en Haïti, Rebu a souligné un autre défi important : la diversité des doctrines et des méthodes d’entraînement des troupes internationales. Il a averti que cette pluralité pourrait entraîner des incohérences opérationnelles si elle n’était pas bien gérée. Il a donc plaidé pour la nomination d’un leader unique capable de coordonner ces forces et de garantir une unité d’action.
En conclusion, Himmler Rebu a insisté sur la nécessité d’une approche coordonnée et stratégique pour venir à bout de l’insécurité en Haïti. Selon lui, il est impératif que les décideurs politiques, militaires et policiers travaillent ensemble pour élaborer des plans cohérents, consolider les zones reconquises et s’attaquer aux racines du problème des gangs.
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