Haïti: la fête de l’amour étouffée par l’insécurité et la crise économique
Cette année encore, le climat d’insécurité qui règne dans la capitale haïtienne ainsi que la situation économique difficile entraînent un désintérêt des citoyens pour les festivités de la Saint-Valentin.
Plus de 80 % des quartiers sont sous le contrôle des groupes armés, rendant impossible l’installation des marchands en toute quiétude. Cette situation provoque une forte rareté des produits traditionnellement liés à cette fête, notamment les fleurs et les chocolats.
Autrefois animés par des jeunes célébrant l’amour, les grands espaces publics, comme le Champ de Mars, sont désormais quasi déserts. Certains sont même inaccessibles, situés dans des zones contrôlées par des gangs.
Dans un supermarché de Turgeau, les rayons sont remplis de chocolats, mais les clients se contentent de les regarder sans les acheter. Le manque de pouvoir d’achat empêche de nombreux Haïtiens de faire plaisir à leurs proches.
« Je n’ai pas la tête à la fête, d’ailleurs je n’ai pas un sou, et les prix sont de plus en plus exorbitants », confie Nobert Lucson, sociologue dont l’anniversaire coïncide avec la Saint-Valentin.
Pour les déplacés internes vivant dans les camps de l’Office de Protection du Citoyen (OPC), la Saint-Valentin est loin d’être une priorité.
« Il n’y a pas de Saint-Valentin cette année. Comment pourrais-je fêter alors que je n’ai même pas de quoi manger ? Les autorités de l’État n’ont manifesté aucun signe d’amour envers le peuple. Or, la Saint-Valentin, c’est la fête de l’amour. Cette année, ce sera sans moi », déclare Marjorie, mère de deux enfants, réfugiée dans un camp de l’OPC.
À l’image de nombreuses autres traditions, la Saint-Valentin semble s’effacer progressivement en Haïti. L’insécurité grandissante et la crise économique sont les principales causes de ce désintérêtement généralisé.
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