Haïti : Les hôpitaux publics, un enfer pour les patients
Avec un budget de 3.9%, en Haïti, les hôpitaux publics sont au bord de l’effondrement. Conditions de travail infrahumaines, pas assez de matériels adéquats et d’intrants pour assurer la prise en charge des malades, nombreux sont les problèmes que confronte le système public de santé.
En dépit, des efforts que le Ministère de la Santé Publique et Population (MSPP) se dit consentis pour redorer le blason des structures hospitalières publiques, cependant, au sein du plus grand centre hospitalier du pays, l’Hôpital Universitaire d’État d’Haïti communément appelé l’hôpital général, le constat montre le contraire.
S’agissant des traitements accordés aux médecins résidents, épine dorsale des hôpitaux publics, la situation est alarmante.
Ces professionnels de la santé en fin de formation perçoivent un frais d’environ 406 gourdes par jour. En raison de l’augmentation du coût de la vie, ils ont sollicité une révision à la hausse de ce frais.
À date, cette demande n’a pas encore obtenu un écho favorable de la part des autorités sanitaires nationales.
En réaction, les résidents affectés à l’HUEH ont entamé un arrêt de travail depuis le jeudi 22 décembre 2022.
Les grévistes réclament aussi de meilleures conditions de travail et la disponibilité des matériels médicaux adéquats pour fournir des soins de santé aux patients.
Environ deux mois après cet arrêt de travail, les autorités du ministère de la santé publique n’ont pas pipé mot.
Interrogés sur leur mouvement, les grévistes déclarent qu’ils vont maintenir la mobilisation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Dans l’intervalle, les patients en souffrent amèrement.
Dieulo Chéry , 26 ans, est hospitalisé à l’hôpital général depuis le 17 décembre 2022, suite à un accident. Il a été fracturé dans l’un de ses côtes.
La dernière fois qu’il a vu un médecin remonte au 22 décembre dernier,avant le lancement de la grève. « J’appelle les autorités à trouver un consensus avec les médecins grévistes afin qu’ils puissent retourner à me prodiguer les soins que nécessitent mon cas », souhaite-t-il.
« Il y a quelques semaines, je me rendais à l’hôpital général avec l’un de mes proches pour voir un généraliste, arrivé dans l’espace aucun docteur n’était pas à leur poste pour nous accueillir. Beaucoup de malades qui devraient être placés en salle d’urgence souffraient sur la cour de l’hôpital. On était obligé de nous rendre dans un centre hospitalier privé », a confié un jeune homme voulant garder l’anonymat.
Ils sont légion les patients qui attendent un dénouement à la crise sévissant au niveau de l’hôpital général afin de pouvoir bénéficier des soins relatifs à leur cas .
Un meilleur fonctionnement des hôpitaux publics passe par la réhabilitation des infrastructures hospitalières, de meilleures conditions de travail au profit des médecins résidents, des internes et des médecins de service et la fourniture en intrants suffisants des hôpitaux publics, estiment certains observateurs.
Lakay Infos 509