Haïti/ Société : La vérité sur les lèvres génitales et la diversité corporelle

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Haïti/ Société : La vérité sur les lèvres génitales et la diversité corporelle

La taille et la forme des organes génitaux féminins sont souvent entourées d’idées préconçues et de stéréotypes nuisibles. Certaines personnes associent ces caractéristiques à des jugements erronés tels que l’orientation sexuelle, la moralité ou la normalité. Dans cet article, Stephanie et Judemir, deux jeunes étudiantes, font part de leur expérience et de leurs conseils pour combattre ces idées reçues et encourager l’amour de soi et l’acceptation.

Stéphanie Louis, 25 ans, étudiante en quatrième année de gestion à l’Institut des Hautes Études Commerciales et Économiques partage ses inquiétudes quant à l’impact des critiques sur les femmes concernant la taille et la forme de leurs organes génitaux. Elle souligne que ces critiques sont cruelles, misogynes et renforcent l’idée que les organes génitaux doivent correspondre à ceux souvent représentés dans l’industrie pornographique. Stéphanie explique avoir été, elle-même, affectée par ces idées préconçues lorsqu’elle était plus jeune, se sentant moins féminine et anormale à cause de son type de corps.
« La critique est cruelle, misogyne et derrière elle se cache le sentiment que si nos lèvres génitales ne sont pas les mêmes que celles que les hommes voient habituellement dans le porno, ce n’est pas normal. Personnellement, l’impact que cela a eu sur moi quand j’étais plus jeune, c’est que je ne me sentais pas assez femme et que je ne me sentais pas normale», affirme-t-elle.

« Quand j’étais plus jeune, oui, c’était mauvais pour moi, mais maintenant personne n’aime plus que moi la forme de mes organes génitaux, et la forme qu’ils ont est normale… c’est juste moi.», ajoute la jeune étudiante avec confiance.

Stéphanie souligne également les conséquences culturelles et sociales de ces idées reçues, notamment en Haïti, où les femmes sont souvent stigmatisées en raison de la taille de leurs organes génitaux. Elle exprime son désir de voir un changement dans la façon dont ces sujets sont abordés :

« En Haïti, par exemple, on entend souvent dire qu’une femme qui a de gros organes génitaux est traitée de salope ou pire encore… ce qui, d’un point de vue culturel et social, fait honte aux femmes en disant ces choses qui sont strictement négatives et qui les poussent à détester leur corps. »

En réponse à ces stéréotypes néfastes, Stéphanie propose des conseils pour aider les femmes à s’accepter et à s’aimer.

« Mesdames, tombez amoureuses de votre corps et de vos lèvres génitales, et surtout ne négligez pas de les stimuler. Les femmes doivent savoir que l’exploration de leur sexualité n’est pas un crime… Sa taille, sa largeur et sa longueur ne définissent pas qui vous êtes. »

De son côté, Judemir Alexis, 23 ans, étudiante en gestion, partage également son point de vue sur cette question. Elle explique comment la pression sociale et les idées préconçues liées à la taille et à la forme des organes génitaux peuvent affecter la confiance en soi et l’image corporelle des femmes.

« Ces critiques négatives leur font craindre de l’exposer . En fait, ce n’est pas quelque chose à exposer .Mais, elles vous mettent mal à l’aise avec votre propre corps et vous font perdre confiance en votre féminité», fait-elle remarquer.

Elle souligne également l’importance de reconnaître que les organes génitaux, comme d’autres parties du corps, peuvent changer avec le temps et qu’il existe une diversité naturelle chez chaque femme.

« Au fur et à mesure que je grandis, que mon clitoris change, comme toutes les autres parties de mon corps . Il devient différent de ce qu’il était auparavant, et il ne correspond pas à ce que les gens disent être normal, ce qui vous amène à vous poser certaines questions, comme (Ne suis-je pas malade ? Est-ce qu’il me manque quelque chose ? Pourquoi est-ce que c’est comme ça ? Mon partenaire sexuel n’apportera-t-il pas de critiques négatives ?). »

Elle mentionne également le préjugé largement répandu selon lequel une grande lèvre génitale est associée à l’orientation sexuelle ou au comportement sexuel d’une personne, soulignant la nécessité de lutter contre ces mythes :

« Cela influence la question de savoir si vous avez une grosse lèvre, vous êtes lesbienne, ou si vous avez couché avec beaucoup d’hommes, et dès l’adolescence, c’est devenu un mythe pour les gens en Haïti »

Éducation sexuelle pour changer le narratif.

Judemir souligne le rôle crucial de l’éducation sexuelle dans la lutte contre ces idées préconçues et dans la promotion de la compréhension et de l’acceptation de la diversité corporelle :

« Dans la société dans laquelle nous vivons, l’ancienne génération a toujours eu peur de parler de ces choses, mais je vois qu’il commence à y avoir un changement dans ma génération, et nous avons l’Internet qui peut aider aussi, alors n’hésitez pas à parler de ces sujets qui sont un sujet tabou dans notre société. L’éducation sexuelle permettra aux gens de découvrir que les parties intimes de chacun ont leur propre forme, comme la forme du nez, de la bouche… et que ce n’est pas censé être une blague dans la société ».

Judemir Alexis livre son point de vue sur la labiaplastie

En ce qui concerne la labiaplastie, Judemir souligne l’importance de prendre les décisions relatives à la chirurgie esthétique pour les bonnes raisons et dans le respect de soi.

« Je n’ai jamais entendu parler de labiaplastie, mais d’après la définition que vous avez donnée, je peux dire que chacun est libre de faire ce qu’il veut de son corps, si la personne veut les réduire, c’est très bien, mais elle doit s’assurer que ce n’est pas pour plaire aux gens mais pour lui plaire à elle, et si c’est pour vous plaire à vous-même, je pense que vous pouvez apprendre à vous aimer d’abord, et tout ce qui est anormal aux yeux des autres, si vous ne pouvez pas vous aimer et avez l’option de la chirurgie, faites-la », commente l’étudiante.

Les histoires de Stephanie et de Judemir mettent en lumière les préjugés et la stigmatisation auxquels les femmes sont confrontées en raison de la taille et de la forme de leurs organes génitaux. Leurs expériences révèlent l’impact négatif de ces idées préconçues sur leur estime de soi, leur confiance en leur corps et leur perception de la féminité.

Il est important de reconnaître que la diversité des organes génitaux est normale et qu’il n’existe pas de norme unique. La morphologie de chaque personne est unique et cette diversité doit être célébrée et respectée.

Il est essentiel d’éduquer les individus sur la variété des formes et des tailles des organes génitaux, ainsi que sur la nécessité de déconstruire les idées préconçues et les stéréotypes liés à ces caractéristiques. L’amour de soi et l’acceptation de soi sont essentiels à une relation saine avec son propre corps et à la lutte contre les influences négatives de la société.

Il est également essentiel de promouvoir une éducation sexuelle inclusive et complète qui enseigne la diversité corporelle et encourage le respect mutuel, la communication ouverte et la compréhension des différences individuelles.

En conclusion, la taille et la forme des organes génitaux ne définissent pas l’orientation sexuelle, la moralité ou la normalité d’une personne. Chaque individu est unique et mérite d’être aimé et accepté tel qu’il est. Il est temps de briser les tabous et de promouvoir une culture de l’amour de soi, de l’acceptation et de la compréhension de la diversité corporelle.

NB: Les noms et les citations ont été utilisés avec l’autorisation des personnes concernées, qui ont choisi de partager leurs expériences pour faire avancer le débat sur ce sujet.

Darada Appolon

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