Haïti/Trafic d’armes : Le juteux commerce qui tue, révèle un rapport des Nations Unies
Le trafic illicite d’armes et de munitions est devenu une source de préoccupation majeure en Haïti, et il risque d’aggraver davantage la situation dans la région, comme le souligne la résolution 2700 renouvelée à l’unanimité par les Nations Unies.
Selon le Comité des Experts des Nations Unies, ce commerce a introduit environ 600 000 armes sur le territoire haïtien. La plupart de ces armes proviennent des États-Unis. Ce pays est identifié comme le principal fournisseur des marchands de la mort. De plus, certaines armes sont importées d’Amérique du Sud. Cependant, il est préoccupant de constater que de nombreux agents douaniers sont complices de ce trafic. Certains points frontaliers semblent virtuellement inexistants, permettant aux gangs de se procurer des armes en toute facilité, notamment en faisant transiter ces armes par la République dominicaine.
Le commerce des armes est si lucratif que même des sociétés de sécurité privées, parmi les 103 enregistrées au ministère de l’Intérieur, préfèrent se tourner vers le marché noir pour acquérir des armes de gros calibre. Il est alarmant de constater que ces entreprises ne sont pas soumises à un contrôle adéquat de leurs stocks d’armes, ce qui crée un environnement propice à la circulation illicite d’armes à feu et de munitions, violant ainsi la législation haïtienne.
Ce trafic illicite d’armes et de munitions est non seulement lucratif mais également très prisé, impliquant même des hauts et anciens responsables de l’État haïtien. Une arme achetée aux États-Unis peut valoir de 10 à 20 fois son prix en Haïti, ce qui encourage les gangs à s’engager dans d’autres activités pour s’en procurer. Ils peuvent également se fournir en armes depuis les États-Unis en les faisant passer par des ports ou des points frontaliers où des agents douaniers corrompus prennent leur part du gâteau, selon le rapport.
Le rapport souligne également la gravité de l’implication de certains agents corrompus, qualifiés de « ripoux », qui profitent du trafic d’armes et de munitions pour leur propre bénéfice. Ils vendent, louent, voire volent des armes et des munitions destinées à la police, sans se soucier des conséquences pour la sécurité publique.
Un point frontalier en particulier, situé à Belladère, est identifié comme le principal point de passage pour les marchands de la mort qui acheminent la plupart des armes en provenance des États-Unis. Cela souligne l’importance de renforcer les contrôles à cet endroit.
Face à cette situation préoccupante, la police nationale d’Haïti s’est engagée, avec le soutien de la communauté internationale, à renforcer le contrôle des stocks d’armes et de munitions. Cette démarche vise à relever le défi posé par ce commerce de grande ampleur, qui affecte toutes les couches de la société et menace de transformer profondément la région.
Lakay Info509
Contact@lakayinfo509.com
Téléphone : +509 3706 8096
©️Oct2023. Tous droits réservés.
Aucun texte de Lakay Info509 ne peut être reproduit en totalité ou en partie à des fins lucratives ou de propagande sans autorisation.
