
Le droit des femmes bafoué dans des camps de déplacés à Port-au-Prince
Plusieurs familles ont dû abandonner leurs maisons pour fuir la terreur des gangs armés à Port-au-Prince. Parmi elles, les femmes et les enfants sont les principales victimes. En ce 8 mars, une équipe de la rédaction a visité plusieurs sites d’hébergement.
Au camp de l’Office de Protection du Citoyen (OPC), nous avons rencontré Johanna, une mère de trois enfants, anciennement résidente de Nazon. Très frustrée, elle nous confie son indignation face aux conditions dans lesquelles elle vit.
« Ici, ce n’est pas vivable. Il n’y a aucune intimité, la promiscuité est étouffante et l’insalubrité règne. Nous survivons dans des conditions inhumaines. Faire poursuivre l’éducation de mes enfants sans leur père est un véritable défi. De plus, je dois redoubler de vigilance pour ma fille Clara, 16 ans, car des hommes vivant dans le camp harcèlent constamment les fillettes », témoigne-t-elle.
« Le droit des femmes est bafoué », déclare Marjorie, une femme deplacée vivant dans un camp logé dans une école à Port-au-Prince.
À l’École Nationale Claire Heureuse, Marjorie raconte son calvaire. « Ici, le comité s’efforce de maintenir une certaine propreté. Les conditions sanitaires ne sont pas idéales, mais elles restent meilleures que dans d’autres camps. Mon plus grand problème, c’est que des adultes fument de la marijuana devant les enfants et tiennent des propos grossiers. Leur comportement irresponsable vis-à-vis des mineurs me donne la migraine », confie-t-elle d’une voix attristée.
« Je hais les dirigeants, je hais les politiciens ! Ils ne montrent aucune volonté de changer la situation. Ce sont des criminels qui ne respectent pas les droits des Haïtiens, en particulier ceux des femmes », martèle Shaika, résidente du camp de l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA).
Des femmes abandonnées à leur sort
À Port-au-Prince, les femmes subissent une insécurité constante. Face au silence complice et à l’inaction des autorités, elles sont kidnappées, violées, torturées. Fuyant les gangs, elles se retrouvent dans des camps de déplacés où elles doivent lutter pour survivre dans des conditions infrahumaines.
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