Le libérateur du peuple haïtien

Par
Dr Todt ROYER
Haïti enchaînée, la sécurité sous tutelle
Depuis la chute du régime des Duvalier en 1986, Haïti s’est engagée dans une spirale descendante où l’insécurité, la misère et l’instabilité politique sont devenues les piliers d’un État failli. La situation actuelle n’est pas une fatalité inscrite dans le destin du peuple haïtien, mais bien le résultat d’un ensemble de manœuvres internationales concertées, cautionnées avec une docilité inquiétante par les élites politiques locales, dont la seule fidélité reste leur intérêt personnel. Cette insécurité est fabriquée, instrumentalisée et maintenue par une série de complots transnationaux qui trouvent leur exécution sur le terrain grâce à la complicité des dirigeants haïtiens, les « dirigeants conzés », pour reprendre l’expression populaire qui traduit leur soumission et trahison.
Les puissances internationales, les missions onusiennes, les ONG étrangères et plus récemment le projet de force multinationale dirigée par le Kenya, se sont succédés avec le même refrain : « soutenir Haïti ». Pourtant, l’insécurité n’a cessé de croître, tout comme la faim, la corruption, le désespoir. Aujourd’hui, les groupes armés, regroupés sous la bannière « Viv Ansanm » – occupent la majorité du territoire métropolitain, agissant en toute impunité avec l’aval tacite de ceux censés être là pour garantir la sécurité nationale. Cette crise profonde exige une relecture lucide du passé, une dénonciation sans concession des trahisons récentes, et surtout, une déclaration ferme : seul le peuple haïtien peut libérer Haïti.
1.De la chute des Duvalier à la formation du CPT : un parcours de trahison nationale
La fin de la dictature de Jean-Claude Duvalier en 1986 avait été perçue comme une renaissance. Pourtant, cette période a inauguré un cycle d’instabilité chronique. Les tentatives de transition démocratique ont été sabotées par des luttes intestines entre partis politiques, tous avides de pouvoir, et par une ingérence étrangère qui, sous couvert de coopération, a modelé les institutions haïtiennes à sa guise.
Après des décennies de coups d’État, d’élections contestées, et de gouvernements de transition, l’État haïtien s’est délité. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, une série d’arrangements politiques ont culminé avec la formation du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), une structure à neuf membres censée représenter toutes les forces politiques du pays. Mais en réalité, ce conseil incarne l’échec collectif d’une classe politique qui, depuis 1986, n’a fait que trahir les idéaux démocratiques et populaires.
Ces neuf membres ne sont pas des libérateurs, mais bien des héritiers des politiques de compromission et de dépendance. Leur premier acte majeur est la signature de l’accord autorisant l’intervention de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMS) dirigée par le Kenya, constitue une trahison historique. Ils ont livré la terre de Dessalines aux bottes étrangères.
2.La montée de l’insécurité, la famine, la corruption et la perte de souveraineté
Depuis 2018, la situation sécuritaire d’Haïti s’est drastiquement détériorée. Les gangs armés ont conquis des zones entières, imposant leur loi par la violence, le viol, l’enlèvement et le meurtre. Des groupes comme « Viv Ansanm » ont profité du désengagement total de l’État pour bâtir de véritables royaumes de la terreur. Aujourd’hui, plus d’un million d’Haïtiens ont été déplacés à cause des violences, fuyant leurs maisons sous les menaces et les attaques incessantes.
Des armes de guerre les plus sophistiquées et violentes sont détenues par les bandits. Ces armes qui assassinent la population proviennent des grands pays « amis » d’Haïti car Haïti ne produit pas d’armes à feu. La livraison de ces armes aux bandes armées est la preuve concrète d’un complot haïtiano-international, (dirigeants criminels haïtiens et criminels de l’international) pour détruire Haïti et le peuple haïtien car ces armes passent par les ports et douanes des pays qui les livrent et ceux d’Haïti avant d’arriver dans les bases des bandits ;
L’État est absent. La Police Nationale d’Haïti (PNH), mal équipée, mal payée, infiltrée et gangstérisée, est dépassée. Les Forces armées d’Haïti, elles, ne sont qu’un nom vide de sens. Les maigres tentatives de restructuration n’ont jamais bénéficié d’un véritable soutien stratégique. Pendant ce temps, la corruption ronge chaque rouage de l’administration : détournements de fonds, magouilles électorales, trafic d’influence, et pendant que la majorité meurt de faim, une élite se partage les miettes de l’aide internationale.
3.La force publique, la faiblesse de la population
la Police nationale d’Haïti (PNH), l’armée, la MMS et le BSAP, ne servent plus la population. Elles sont devenues des outils politiques au service des intérêts les plus sombres. Loin de protéger les citoyens, ils collaborent de manière tacite, parfois active, avec les gangs armés qui terrorisent le pays. À Martissant, la police a déserté les commissariats pendant que les gangs s’affrontaient librement, provoquant l’exode de milliers de familles. À Grand-Ravine et Carrefour, les gangs ont pris le contrôle sans aucune résistance réelle des forces de l’ordre. À Gressier, la population est livrée à elle-même, abandonnée par ceux censés la défendre. Le centre de Port-au-Prince, autrefois cœur de la capitale, est aujourd’hui un champ de bataille, d’assassinat, d’incendie , de kidnapping et de chasse-personne perpétrés par les groupes armés, sous le regard complice des autorités. Route de Frères, Torcel, Tabarre, Croix-des-Bouquets; partout, les gangs avancent, et les forces de sécurité reculent ou collaborent. Même des zones reculées comme Kenscoff ou Mirebalais ne sont pas épargnées. En réalité, ces forces protègent les intérêts d’élites corrompues. Elles facilitent l’expansion des gangs, permettent les expulsions forcées et installent la terreur comme mode de gouvernance. Le peuple haïtien n’a plus de protecteurs : il est trahi de l’intérieur.
4.L’hypocrisie des organisations internationales : des défaites volontaires accumulées
Depuis 1993, Haïti a été le terrain de nombreuses interventions internationales : MINUSTAH, BINUH, PNUD, OEA, USAID, Union Européenne, BID, Banque Mondiale et autres. Toutes ont échoué à ramener la paix, à rétablir les institutions, à encourager un développement durable. Certaines, comme la MINUSTAH, ont même aggravé la situation : répression brutale, introduction du choléra, violences sexuelles.
La CARICOM, longtemps silencieuse, a fini en Avril 2024, par accoucher d’un CPT dans un contexte d’urgence. Mais ce processus a manqué de transparence, de légitimité populaire, et de courage politique. Plutôt que de proposer une solution enracinée dans les besoins du peuple haïtien, ils ont reproduit les mêmes erreurs : exclure la population, favoriser les partis discrédités, et quémander une aide étrangère.
L’histoire est claire : les organisations internationales ne feront jamais rien pour Haïti. Elles gèrent le chaos, elles ne le résolvent pas.
5.Le CPT et la légitimation des gangs armés
La plus grande trahison du CPT est d’avoir légitimé indirectement les gangs armés. En signant pour la venue de la MMS, ils ont donné un signal clair : les forces publiques ne peuvent défendre le peuple haïtien ne peuvent se défendre par elles-même. Mais pire encore, ils ont sciemment laissé les gangs croître, car ces groupes leur servent d’instruments de contrôle et de dissuasion populaire.
Alors que les gangs ne sont ni entraînés ni professionnels, ils tiennent tête à la PNH, à l’armée, à la BSAP, et même à la MMS. Pourquoi ? Parce qu’ils reçoivent armes, munitions, informations, et parfois même couverture politique. Le CPT agit contre la population, en refusant de renforcer la PNH de manière sérieuse : pas de budget, pas de matériel, pas de formation. Pourtant, le simple fait d’équiper la PNH et d’assurer la logistique militaire de base donnerait des résultats tangibles.
6.Les fondements légaux de la libération populaire
La situation actuelle justifie une mobilisation populaire sur la base du droit à l’autodétermination des peuples (Article 1er du Pacte international relatif aux droits civils et politiques) et du principe de souveraineté nationale reconnu par la Constitution haïtienne de 1987.
Article 7 de la Constitution haïtienne : « La souveraineté nationale réside dans l’universalité des citoyens ».
Article 263-1 : « La mission de la Force Publique est de garantir l’ordre public, la sécurité intérieure et extérieure ». Citant le texte écrit par le Docteur Todt Royer, titré « Le Droit à la sécurité dans un Etat de Droit » « Si le droit à la sécurité est violé, aucun autre droit ne sera respecté », l’auteur a ainsi mis en lumière la plénitude de l’importance de la sécurité pour la jouissance de tous les autres droits.
Le recours à des forces étrangères sans consultation populaire est une violation manifeste de ces principes. Le peuple a donc le droit et le devoir de reprendre le pouvoir, de réorganiser l’État et de refonder la sécurité à partir de ses propres structures.
L’histoire nous enseigne que les véritables libérateurs sont les enfants du pays :
• Jean-Jacques Dessalines, qui a brisé les chaînes coloniales sans attendre l’aide de personne.
• Charlemagne Péralte, qui a combattu l’occupation américaine de 1915 avec des moyens dérisoires, mais une volonté inébranlable.
• Les membres anonymes de la résistance populaire, aujourd’hui encore, qui s’organisent dans les quartiers pour survivre.
Aucun des droits fondamentaux du peuple Haïtien n’est respecté. Le peuple a donc l’impérieuse obligation de prendre le contrôle de la situation pour se rétablir dans ses droits.
7.Principes de bonnes gouvernances
Depuis la chute de Duvalier en 1986, Haïti peine à établir une gouvernance conforme aux principes d’un contrat social véritable. Pour Rousseau, l’autorité légitime émane de la volonté générale ; or, en Haïti, les élites politiques se sont éloignées du peuple, gouvernant dans l’opacité et pour leurs propres intérêts. Locke, quant à lui, affirme que l’État existe pour protéger les droits naturels :la vie, la liberté et la propriété. Pourtant, en Haïti, l’insécurité chronique, l’instabilité institutionnelle et la corruption endémique bafouent ces droits fondamentaux.
Montesquieu insistait sur la séparation des pouvoirs comme garde-fou contre la tyrannie. En Haïti, cette séparation est souvent fictive : l’exécutif domine ou paralyse les autres branches, minant toute responsabilité. Enfin, Machiavel aurait reconnu dans les pratiques haïtiennes une forme de ruse sans vertu. Les dirigeants utilisent le pouvoir non pour le bien commun, mais pour leur propre survie politique, au mépris de toute éthique.
Ainsi, les idéaux des Lumières ont été trahis; en lieu d’un État au service du peuple, Haïti reste piégée dans une spirale où l’ingérence, l’incompétence et l’égoïsme politique bloquent tout progrès.
- La faillite des trois pouvoirs de l’Etat
Depuis la fin de la dictature en 1986, Haïti est entrée dans une ère d’« expérimentations démocratiques » qui, au lieu de renforcer les institutions, a accéléré leur effondrement. Les trois pouvoirs de l’État : exécutif, législatif et judiciaire ; censés exister pour garantir l’équilibre démocratique et le bien-être du peuple, se sont progressivement vidés de leur substance. Pire, ils sont devenus les instruments d’une classe politique vorace, souvent criminelle, qui se nourrit du chaos.
Le pouvoir exécutif, au lieu d’incarner l’autorité et la vision nationale, s’est transformé en une machine de prédation, où corruption, clientélisme et mépris du peuple deviennent les piliers de la gouvernance. Le Parlement, loin d’être un contre-pouvoir, est infiltré par des individus impliqués dans le trafic d’armes, de drogues et autres crimes organisés. Certains parlementaires sont eux-mêmes des chefs de gangs, utilisant leur immunité pour échapper à la justice.
Quant au pouvoir judiciaire, il est devenu une façade. Instrumentalisé, sous-financé, gangrené par l’impunité, il ne joue plus son rôle de garant du droit. La justice ne protège plus les citoyens ; elle les trahit. En conséquence, le peuple haïtien se retrouve seul face aux exactions des gangs, aux abus de pouvoir et à une misère que l’État ne cherche plus à combattre. Ce texte met en lumiere, à travers des faits, des témoignages et des références théoriques, la lente agonie des trois pouvoirs et la manière dont cette faillite organisée sacrifie un peuple tout entier.
Conclusion : Seul le peuple peut libérer Haïti
Il ne reste aucun doute. Le CPT ne représente pas la solution, mais l’aboutissement d’une trahison continue, du vol, du braquage, du détournement de fonds, de la criminalité et de la mauvaise gouvernance ; c’est l’effondrement de toute la classe politique haïtienne, rassemblée à travers ces neuf chefs de bandits, qui cautionnent l’ingérence meurtrière et assassine des pays « amis » d’Haïti qui démolissent Haïti depuis plus de cent ans. Les forces internationales, même sous couvert de bonne volonté, ne sauveront pas Haïti. Les armes étrangères ne défendront jamais les intérêts du peuple haïtien. Pire : elles sécurisent les puissants et laissent les pauvres mourir.
C’est donc au peuple haïtien, dans sa dignité, sa mémoire historique et son courage, de reprendre les rênes. Par l’éducation civique, la réorganisation communautaire, la revendication légale et la mobilisation nationale, le salut ne viendra que de l’intérieur.
Les grandes nations de la communauté internationale qui utilisent les criminels haïtiens pour détruire Haïti sont des esclaves de leur haine, pour citer Karl Marx « Tout peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre », étant antihaitianistes, ces nations lâches ne lâcheront pas Haïti, il revient aux haïtiens eux-mêmes, eux seuls, de combattre pour leur pays, d’en prendre le contrôle car le père de la nation le Général Jean Jacques Dessalines a eu à dire « La liberté conquise par l’épée doit être défendue par le peuple »
Todt ROYER, Av. Ph D
10 Avril 2025