

Melchite Dumornay brise les tabous : l’étoile du football haïtien affirme son homosexualité et divise un pays

La récente publication de Melchie Dumornay, jeune prodige du football haïtien et joueuse de l’Olympique Lyonnais, a provoqué un séisme sur les réseaux sociaux et au-delà. En partageant des photos avec sa compagne, la sportive de 21 ans a fait un coming out public, défiant ainsi les normes conservatrices d’une société haïtienne encore profondément marquée par l’homophobie.
En Haïti, où l’homosexualité reste un sujet largement tabou, l’annonce de Dumornay a été perçue comme un acte de bravoure. Selon une étude de 2015, environ 55 000 hommes haïtiens entretiennent des relations homosexuelles, mais la majorité les vit dans la clandestinité, par peur des représailles. Des associations militent depuis des années pour les droits des personnes LGBTQ+, mais les progrès sont lents face à des lois répressives et une forte stigmatisation sociale.
En 2017, le Sénat haïtien a voté une loi interdisant le mariage homosexuel et criminalisant toute « promotion » de l’homosexualité, renforçant une homophobie d’État. Dans ce contexte, l’affirmation publique de Dumornay prend une dimension politique : elle devient malgré elle une figure de la lutte pour la visibilité LGBTQ+ en Haïti.
Les réactions à sa publication reflètent les profondes divisions de la société haïtienne. Sous ses posts, des milliers de commentaires s’affrontent : certains saluent son courage, comme ce fan qui écrit « Respect pour ta franchise, tu es une inspiration ! », tandis que d’autres condamnent son orientation, l’accusant de « pervertir les valeurs haïtiennes ».
Cette polarisation illustre le long chemin vers l’acceptation. Si une partie de la jeunesse urbaine se montre plus ouverte, les conservateurs, souvent influencés par des discours religieux, rejettent encore violemment l’homosexualité.
Reste à savoir si ce geste inspirera d’autres personnalités à briser le silence. Pour l’heure, Dumornay, concentrée sur sa carrière en Europe, n’a pas encore commenté les polémiques. Mais une chose est sûre : en Haïti, son nom ne sera plus seulement associé au football, mais aussi à un combat bien plus large : celui du droit à exister, simplement, sans mentir.
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Remarques:
1- Il n’y a pas de lois haïtiennes interdisant l’homosexualité. Le projet de loi adopté au Sénat de la République en 2017 n’a pas été voté au niveau de la Chambre des députés, ni n’a pas été publié par l’exécutif. Donc cette loi n’existe pas. Pourquoi parler alors d’homophobie d’état?
2- Vous dites que la société haètienne est profondément marqué par ” l’homophobie”. Heureusement, il y a les réseaux sociaux aujourd’hui pour nous permettre d’affirmer le contraire. Il suffit de voir le nombre des abonnés des pages de quelques figures de la communauté des homo et Bi haïtiens/ haïtiennes, sur Tic toc notamment pour s’en convaincre.
3. Cette étude de 2015 dont vous parlez a été réalisée par quel organisme? Ladite étude parle des homosexuels haïtiens qui seraient au nombre de 55 mille, pourquoi elle ne fournit aucun chiffre pour les lesbiennes?
4- Vous dites ” Si une partie de la jeunesse urbaine se montre plus ouverte, les conservateurs, souvent influencés par des discours religieux, rejettent encore violemment l’homosexualité”. est-ce qu’il y a eu des études auprès de la jeunesse non urbaine qui ont abouti à cette conclusion?