Nouvelle journée “lock” en Haïti/Gonaïves entre en jeu
La ville des Gonaïves a emboité le pas tôt ce mercredi 14 Septembre 2022 dans le cadre de la protestation contre l’ajustement du prix du carburant, la chèreté de la vie et l’insécurité.
Le gouvernement, lors d’un conseil des ministres tenu ce mardi, a maintenu sa volonté d’ajuster à la hausse le prix de l’essence. C’est une décision qui a mis de l’huile sur le feu de la colère de la population qui souffre depuis quelques mois de l’indisponibilté des produits pétroliers dans les stations-service, alors que le carburant se vend au prix fort sur le maché informel.
Au lendemain de la diffusion dimanche dernier de l’annonce du chef de la Primature, Ariel Henry, à propos de cet ajustement, des mouvements de contestation s’organisaient dans presque toutes les régions du pays, mais la cité de l’indépendance ne s’était pas encore manifestée jusqu’à ce mercredi matin.
« Nous sommes dans les rues ce matin pour exprimer notre frustration face à la situation extrêmement difficile que nous vivons ces derniers temps dans le pays. Nous dénonçons la décision du gouvernement d’augmenter le prix de l’essence, et nous exigeons le départ du premier ministre qui n’a pas su apporter de réponses au phénomène de l’insécurité et à la vie chère », ont lâché, des citoyens qui se montraient déterminés à bloquer la ville. Ils menacent d’occuper le béton aussi longtemps que le Dr Ariel Henry ne prenne la décision de tirer la révérence.
Des barricades de pneus enflammés ont été remarqué au début de ce mouvement de protestation populaire devant les locaux de la mairie et à d’autres endroits dans la commune des Gonaïves.
La cité Christophienne a abordé, pour sa part, une nouvelle journée dans la même posture. La veille, la ville avait fait l’objet de sérieuses turbulences. Manifestation, lancement de pierres, attaque sur les institutions bancaires, érection de barricades, et les déclarations du leader de la plateformes « Pitit Dessalines » appelant les manifestants à maintenir la mobilisation jusqu’au 20 Octobre, date de la mort de l’empereur, et à empêcher le fonctionnement des banques commerciales.
Petit-Goave s’est, elle aussi, levée en mode blocage. Les barricades sont renforcées. Pas de circulation automobile. Paralysie des activités commerciales. Les rues sont désertes.
Rappelons que toutes les activités ont été paralysées hier mardi 13 septembre 2022 dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. La capitale présentait un décor qui rappelle les évènements des 5, 6 et 7 juillet 2018, trois jours d’émeutes au cours desquels la capitale haïtienne avait été défigurée.
En effet, durant la journée d’hier, les principales voies d’accès ont été barricadées partout à Port-au-Prince et ses environs, avec des dispositifs très solides de manière à ne pas laisser de brèches. Même les motocyclistes ont eu du mal à se faufiler à travers les objets jetés sur la chaussée pour paralyser la circulation automobile.
Devant chacune de ces structures de blocage se tenaient des groupuscules de protestataires qui entendaient s’assurer qu’elles ne soient renversées, tout en posant des actes dissuasifs contre toute tentative de traverser leurs barricades avec un véhicule.
Et c’était le même cas de figure dans les différentes villes de province qui se tenaient en mode « lock », notamment Petit-Goave qui était en ébullition, Saint-Marc, les Cayes, Jérémie et Arcahaie.
Fritzner Michel pour Lakay info509