Sugar daddies: Quand des jeunes filles naviguent dans des relations intergénérationelles
Cette pratique devient monnaie courante dans la société notamment chez les moins de 35 ans au niveau du sexe féminin. De nombreuses jeunes femmes se tournent vers ce qu’elles appellent des « sugar daddies» pour subvenir à leurs besoins financiers et satisfaire leurs désirs.
Ces hommes, souvent plus âgés et aisés, offrent à ces jeunes femmes une vie de luxe en échange de compagnie, de moments intimes et parfois même de soutien financier continu. Mais derrière cette relation en apparence mutuellement bénéfique, se cachent des questions éthiques et morales profondes.
Bettina, 22 ans, partage son expérience : « Je suis une fille qui a dû tout faire seule. Je n’ai que ma mère et ma petite sœur à ma charge, je ne peux pas me mettre à avoir des petits amis de mon âge qui ne pensent qu’au sexe et qui trompent. Ils n’offrent rien du tout que leurs belles gueules ».
Mais pourquoi ces hommes plus âgés sont-ils attirés par ces jeunes femmes, qui pourraient être leurs filles ? Est-ce simplement une question de pouvoir et de contrôle, ou y a-t-il des motivations plus profondes en jeu ?
Certains psychologues suggèrent que pour certaines femmes, la recherche d’un « sugar daddy », peut être liée à un désir inconscient de combler un vide émotionnel laissé par l’absence d’une figure paternelle.
Farah, 19 ans, explique : « J’ai commencé à fréquenter les vieux dès mes 16 ans. Je n’avais pas de famille. J’ai grandi chez une tante qui me donnait seulement un endroit où dormir… pas d’amour, pas de nourriture etc. J’ai quitté la maison à l’âge de 18 ans. Et c’est un vieux monsieur qui a maintenant 67 ans qui s’est toujours occupé de moi. Même l’école ».
Mais qu’en est-il de l’éthique morale de ces relations ? Alors que certains défendent le droit des adultes consentants à mener la vie qu’ils choisissent, d’autres s’inquiètent du déséquilibre de pouvoir inhérent à ces arrangements, ainsi que du risque d’exploitation et de manipulation des jeunes femmes vulnérables.
Anaïse, 20 ans, partage son point de vue : « J’ai différents types de copains vieux, d’ailleurs ils ne sont pas mes copains, ce sont des personnes avec qui je passe du bon temps et qui me donnent tout ce que je veux, sortant des appartements de plus de 1800 dollars par mois aux voyages où ils paient tout ». Pour Anaïse, cette relation est clairement transactionnelle, mais elle ne la perçoit pas comme de la prostitution, mais plutôt comme un moyen de profiter de sa jeunesse et de ses attraits pour améliorer sa situation financière.
Alors, ces relations relèvent-elles simplement du choix individuel ou doivent-elles être examinées à travers le prisme de l’éthique et de la morale ? La question reste ouverte, mais une chose est certaine : la pratique de « sugar daddies » continuera à susciter débats et controverses tant que ces arrangements resteront une réalité sociale.
Saskia, 25 ans, ajoute : « J’ai toujours rêvé vivre comme une reine, et bien, mon sugar daddy me donne tout. Je peux emmener mes amies pour me vanter que je suis meilleure qu’elles. J’ai beaucoup plus d’argent qu’elles et peux leur faire vivre du bon temps grâce à mon argent », et Abigail, 23 ans, conclut : « Je peux sortir avec mon sugar daddy et mes amies aussi. Ils dépensent pour nous sans se plaindre ». Pour Saskia et Abigail, cette relation offre non seulement un niveau de vie confortable, mais aussi une validation sociale grâce à l’argent de leurs « sugar daddies ».
Quoique cela ne semble pas être un problème du côté juridique, qu’en est-il du côté de l’éthique morale ? Parce que les épouses ou conjointes des hommes mariés avec lesquels elles entretiennent de la relation sentimentale avec intérêt peuvent aussi être les mères de ces filles.
Peut-on parler de croqueuse de diamant ou de prostitution ? La frontière entre ces termes peut paraître floue dans ces arrangements où l’argent et les émotions s’entremêlent.
Cette réalité échappe, malheureusement, aux institutions qui devraient constituer le dernier rempart de la société à savoir l’église, la famille, l’école et les instances publiques concernées.
L’existence de cette pratique dans la société haïtienne incite à s’interroger, entre autres, sur la politique d’emploi pour les jeunes des deux sexes dans le pays,et l’éducation à l’entrepreneuriat.
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