Violence en Haïti: Maria Isabel Salvador plaide pour une augmentation du financement accordé à la Mission Multinationale
La représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) en Haïti et cheffe du Bureau intégré des Nations unies (BINUH), l’Équatorienne Maria Isabel Salvador, a déclaré ce lundi 21 avril, lors d’un débat public au Conseil de sécurité des Nations unies sur Haïti, qu’il est « plus crucial que jamais » d’intensifier le soutien international à la Première République noire. Elle a notamment insisté sur la nécessité d’augmenter le financement et la capacité opérationnelle de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) afin de combattre la violence, de rétablir l’ordre et la paix.
Argumentant que la présence de l’ONU est mise à rude épreuve, car la crise sécuritaire affecte tous les aspects de la vie en Haïti, la cheffe du BINUH affirme que l’ampleur et la durée des violences ont dépassé les forces de sécurité nationales, malgré le soutien de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS).
« L’échelle de la violence a semé la panique parmi les Haïtiens, qui craignent l’effondrement total de l’État sous la pression des groupes criminels », a précisé Maria Isabel Salvador.
Par ailleurs, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU estime que le pays peut sombrer dans le chaos total.
« Nous approchons d’un point de non-retour. Alors que la violence des gangs continue de se propager dans de nouvelles zones du pays, les Haïtiens vivent dans une vulnérabilité de plus en plus grande et sont de plus en plus sceptiques quant à la capacité de l’État à répondre à leurs besoins », a-t-elle affirmé.
Elle a également souligné que les violences s’étendent en province, notamment dans les départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite. De plus, à Mirebalais, dans le Centre, plus de 500 détenus ont été libérés lors d’une attaque de prison par les gangs, ce qui constitue la cinquième évasion massive recensée en moins d’un an.
En somme, selon Maria Isabel Salvador, aucun effort du gouvernement haïtien ne suffira à réduire significativement l’intensité et la violence des groupes criminels. Estimant qu’à ce stade critique il n’existe aucune alternative viable, elle appelle tous les États membres à multiplier leur soutien aux forces de sécurité haïtiennes, en particulier à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), non par choix mais par nécessité.
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